Parole de pro. Dominique Boutillon
Dominique Boutillon, horticultrice près de Toulouse, présidente de la fédération nationale des producteurs de l'horticulture et des pépinières (FNPHP). « J'ai beaucoup réfléchi avant de prendre ma décision de poursuivre ».
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Dominique Boutillon, horticultrice près de Toulouse, présidente de la fédération nationale des producteurs de l'horticulture et des pépinières (FNPHP).
« J'ai beaucoup réfléchi avant de prendre ma décision de poursuivre ».
Que faire face aux mauvais résultats des campagnes pépinières d'automne et de printemps ? La situation des entreprises est diverse, certaines ont réussi correctement leur saison, d'autres plus difficilement. A la FNPHP nous ne raisonnons pas par production mais par segment de marché, car les actions à mettre en place sont différentes selon le marché considéré, paysage/ collectivités , jardineries, GMS...Nos professionnels pilotent les actions de communication mises en place par notre interprofession Val'hor en direction du grand public et des donneurs d'ordre afin d'augmenter les achats de végétaux sur tous nos marchés. La FNPHP se mobilise contre les distorsions de concurrence. Les producteurs européens n'ont pas les contraintes françaises de cout de main d'oeuvre ou environnementales et certains bénéficient d'un appui financier puissant de leur gouvernement. Des actions de relance seront imaginées et mises en oeuvre, avec, par exemple la certification »Plante Bleue » pour différencier les produits français.
L es premiers retours de la campagne de printemps laisseraient présager un décrochage de la demande des plantes fleuries d'extérieur. Est-ce que vous confirmez ? Là aussi les retours des producteurs sont divers. Certains semblent très satisfaits, d'autres moins. Il est trop tôt pour tirer des conclusions. Un bilan avec nos clients de la distribution sera indispensable. Les problèmes de sècheresse ont certainement eu un impact négatif sur les achats. Si une baisse de la consommation était avérée nous en détermineront les causes avec les outils de sondage financés par Val'hor et France Agrimer, et nous mettront en oeuvre les actions renforçant l'efficacité des entreprises sur leur marché.
Suppression de l'aide aux investissements serre, suppression de l'aide à l'export, diminution de budgets pour l'expérimentation : l'office FranceAgrimer lâche t il l'horticulture ? Il y a plusieurs problèmes. L'ensemble des offices subit la rigueur budgétaire et ce sont les actions de communication, dont l'export, qui sont les plus touchées. La logique de sacrifier particulièrement ces budgets nous échappe. Côté expérimentation, la FNPHP et FELCOOP se battent pour préserver l'indispensable, y compris au niveau des contrats Etat Région. Concernant l'arrêt de l'aide aux investissements en 2011, nous avons d'abord dû vérifier très précisément le niveau de consommation des enveloppes 2009,10, et 11, pour nous opposer aux raisons invoquées par l'Office : consommation de l'enveloppe 2011 en 2 mois ! En fait, lorsque fin 2010 le Ministre a annoncé des mesures en faveur des éleveurs, il a bien fallu trouver les financements et ce sont les filières végétales qui ont été mises à contribution. Maintenant, il faut reconstruire et pérenniser le budget de notre office. Nous travaillons depuis plusieurs mois pour « motiver » les pouvoirs publics et pour présenter un projet de développement de notre filière en résonnance avec le plan stratégique FNPHP Cap 2020.
En cette période d'extrême tension pour les entreprises, les producteurs ne se détournent ils pas de l'action collective ? J'ai longtemps entendu dire : « quand les entreprises iront vraiment mal, alors elles se tourneront vers le collectif et le syndicalisme ! ». On constate au contraire que les difficultés entrainent les professionnels vers l'isolement et le repli sur soi. Le travail collectif est utile et constructif quand les entreprises ne sont pas dans l'urgence et le désarroi, après il est trop tard. L'observatoire économique des entreprises horticoles montre certes que 20 à 25% d'entre elles sont en difficulté, mais que les autres sont dans une relative bonne santé. C'est sans doute pour cela que la FNPHP peut toujours compter sur ses adhérents dont le nombre est stable. Je suis souvent admirative du temps et de l'énergie qu'ils mettent au service du syndicalisme, alors qu'ils sont toujours moins disponibles !
Etes vous décidée à poursuivre votre investissement « pour la cause commune » ? Le Bureau est arrivé au terme de son mandat de 3 ans et de nouvelles élections auront lieu le 23 juin lors du prochain Congrès de Paris (1). J'ai beaucoup réfléchi avant de prendre ma décision de poursuivre. C'est l'engagement de 100% des membres de mon Bureau à me suivre qui m'a décidée à me représenter. La tache est ardue et lourde. Pouvoir compter sur une équipe professionnelle unie et une équipe administrative de haut niveau est essentiel. Il faudra bien encore 3 années pour mettre en actions notre plan stratégique Cap 2020.
(1)Congrès FNPHP à Paris, jeudi 23 et vendredi 24 juin. Programme détaillé et inscription sur le site www.fnphp.com
F.G.
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