Bois. La forêt urbaine, un sujet à part entière
En partenariat avec le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), l'École du Breuil a organisé le 27 juin, à Paris, une journée consacrée à la gestion des arbres et des forêts en milieu urbain.
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L'introduction de la journée, portant sur les bois de Boulogne et de Vincennes, a permis de comprendre la problématique particulière des forêts urbaines. Ainsi jusqu'au début du XXe siècle, la gestion préconisée ne prévoit aucune suppression du bois mort, avec à la clef un état sanitaire des bois très dégradé.
Vincent Mugnier, technicien forestier, est intervenu pour expliquer les stratégies actuelles d'entretien des différents secteurs, parcelles forestières, clairières, zones humides et espaces récréatifs. Une approche spécifique à la gestion d'un bois fréquenté par le public est, par exemple, la création d'enclos fermés pour permettre le reboisement par régénération naturelle. Et contrairement aux idées reçues, les tempêtes des dernières décennies n'ont pas été des désastres écologiques. Elles ont notamment créé des opportunités pour développer de nouveaux projets.
Denis Vasseur, conseiller technique sylvicole de la Ville de Paris, a, quant à lui, développé les procédures à mettre en place lors d'une intervention d'abattage ou d'élagage sur le domaine public. Les questions d'évaluation du risque de rupture d'un arbre et de la gestion de ce risque ont été abordées successivement par Pierre Aversenq, expert en arboriculture et en pathologie végétale, et par Christophe Renvoise Le Gal, chef de service du patrimoine végétal du conseil général des Hauts-de-Seine (92). Pierre Aversenq a insisté sur le fait que l'élaboration d'un diagnostic de rupture nécessite une approche multiple comprenant une analyse de l'aérologie du site, la recherche de défauts de structure et une approche architecturale de l'arbre. Quant au seuil d'acceptation du risque, il est en grande partie lié à la « cible ».
Des gestions sanitaire et sécuritaire parfois antinomiques
La matinée s'est clôturée par un point sur la responsabilité juridique des acteurs présents autour des arbres, présenté par Jean-Marie David, expert arboricole.
L'après-midi, Frédéric Ségur, responsable de l'unité Arbres et Paysage de la communauté urbaine du Grand Lyon, a présenté la nouvelle Charte de l'arbre, élaborée dans la continuité de la charte 2000, mais avec une volonté de s'ouvrir encore plus à tous les acteurs du territoire.
Marc Staszewski, chargé d'opérations au secteur arboricole du conseil général du Val-de-Marne (94), a, quant à lui, souligné les points clefs de la gestion d'un patrimoine arboré de bord de route dans un département urbanisé, avec la nécessité de conjuguer différents niveaux de protection pour les arbres, physiques et contractuels. La taille de formation des jeunes arbres a ensuite été abordée par Jac Boutaud, responsable du patrimoine arboré de la ville de Tours et formateur.
Guy Lempérière, directeur de recherche, et Alan Vergnes, doctorant au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, ont conclu ce rendez-vous technique en apportant un regard un peu décalé. Ils ont ainsi rappelé que la préservation de la biodiversité en milieu urbain implique l'acceptation d'espèces jugées « indésirables » par beaucoup. La gestion conservatoire et les gestions sanitaire et sécuritaire du patrimoine arboré sont parfois antinomiques...
Yaël Haddad
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