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La ville de Chartres, 4 fleurs au palmarès du fleurissement national, a accueilli les dernières Assises régionales du Centre. Au programme : conférences, expositions de matériels mais aussi présentation de prairies fleuries...

Les Assises de la région Centre, à Chartres, ont permis de relativiser le coût du fleurissement, surtout au regard du service rendu aux communes.

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À Aubigny-sur-Nère (18), le fleurissement coûte « à peine plus cher que la piscine municipale et il profite à tous », constate Yves Fromion, maire de la commune. Un converti, comme il se définit lui-même. Au départ, ce sont les techniciens des espaces verts qui ont lancé la dynamique, obtenant les premières fleurs avec peu de moyens. Ils ont ensuite négocié un budget plus conséquent et la commune de 6 000 habitants, qui dispose d'un patrimoine remarquable, a fini par accéder à la 4e fleur. « Dès la 3e fleur, notre ville a vraiment commencé à changer, comme un papillon sortant de sa chrysalide. L'évolution a été esthétique, bien sûr, mais aussi perceptible dans l'état d'esprit des habitants. Le fleurissement fait vivre le patrimoine... et adoucit les tensions », constate encore le maire.

Diminuer la quantité sans sacrifier la qualité

Serge Féron, responsable du fleurissement de Château- Gontier (53), a déjà eu l'occasion d'expliquer comment il a limité les coûts en divisant par trois les quantités de fleurs utilisées pour embellir la ville, tout en maintenant une belle qualité de fleurissement (voir le Lien horticole n° 740 du 16 février 2011, p. 10). À l'occasion des Assises, il a parcouru ses archives pour chiffrer les évolutions de gammes. La comparaison des millésimes 1991, 2001 et 2011 permet de constater, par exemple, que la production de géraniums lierres par la ville est passée de 29 600 à 8 100 puis à 930 cette année, que la diversité de la palette végétale utilisée a cru entre 1991 et 2001, puis a très légèrement régressé de 2001 à 2011, ou que le temps consacré par le service des espaces verts au fleurissement et à la production végétale est passé de 9 800 heures en 1991 à 11 000 en 2001, puis à 9 250 en 2011, alors que le nombre d'heures travaillées est en augmentation. En 1991, le service passait 37 % de son temps à fleurir au sens strict, près de 39 % en 2001 et seulement 30 % aujourd'hui.

Connaître son patrimoine pour bien le gérer

L'Association régionale du fleurissement (ARF), a mené une enquête pour connaître le coût du fleurissement, à laquelle 405 communes comptant pour la plupart (306) moins de 3 000 habitants ont répondu. Roland- Marie Marceron, qui dirige le service des espaces verts de Bourges (18), s'est chargé d'en présenter les résultats. Dans sa ville, 12,7 % du travail des jardiniers hors production est consacré au fleurissement au sens strict. Nous reviendrons spécifiquement sur cette enquête, mais l'on peut d'ores et déjà retenir que, parmi les villes de plus de 3 000 habitants, 91 % pensent que la tendance vers le durable à base de vivaces et d'arbustes va perdurer, et 62 % veulent conserver un fleurissement aérien. Celui de printemps reste plébiscité par 92 % des responsables de services espaces verts, celui d'automne à partir de chrysanthèmes n'est défendu que par 51 % d'entre eux...

Concernant le coût, la moyenne se situe à 13 euros par habitant et par an dans les communes de 3 000 à 10 000 habitants, pour seulement 3,9 euros dans les villes de plus de 100 000 âmes.

Bernard Delorme, responsable du service des espaces verts de Thonon-les-Bains (74), a insisté sur la nécessité de parfaitement connaître son patrimoine et ses coûts de gestion pour gérer efficacement. Il appelle à la vigilance concernant les bacs à fleurs qui lui coûtent 375 euros par an (1 700 euros d'achat amortis sur dix ans, soit 170 euros par an avant de commencer à parler plante ou substrat...), mais assume un fleurissement d'automne à base de chrysanthèmes, très cher, mais bien accepté par les élus et les habitants.

Mais le fleurissement c'est aussi le champ de colza à la sortie de la ville, qui ne coûte rien. À Thonon, on compte sept catégories d'espaces verts. En classe 1, le coût annuel du mètre carré est de 15,8 euros, 7,92 en classe 2, 3,96 en classe 3... Pour faire des économies, certains espaces pourront être rétrogradés d'une ou plusieurs classes... La gestion différenciée reste l'arme incontournable pour piloter le service au plus près.

Pascal Fayolle

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