Gazon. La graine, rare et chère

Au printemps dernier, à l'occasion notamment de la journée technique de la Société française des gazons (SFG), les professionnels avaient commencé à tirer la sonnette d'alarme : le prix des semences allait grimper significativement en raison de la désaffection des agriculteurs pour cette production moins rémunératrice que les céréales ou le colza...

Stocks en baisse

Une crainte qui a commencé à se vérifier et devrait se renforcer dans les prochains mois. C'est, cette fois, l'Union française des semences (UFS) (*), qui s'inquiète et annonce une « forte diminution des disponibilités en semences de gazon », en raison du printemps sec et de l'été pluvieux, mais aussi de l'incertitude sur la qualité des récoltes effectuées. « Les rendements des principales semences de graminées à gazon sont inférieurs de près de 25 % à la moyenne », précise l'UFS. Les surfaces de production pour la récolte 2012 ont par ailleurs également baissé de 20 %, ce qui devrait contribuer à alimenter la hausse des prix et à limiter encore la disponibilité des semences.

Demande en forte hausse

« Les stocks sont faibles pour certaines espèces de semences de gazon, poursuit l'UFS et la demande est de nouveau en hausse dans tous les pays européens ; elle est particulièrement importante en Europe centrale et orientale. »

Une fois de plus, le risque mis en avant par les semenciers porte sur la qualité des mélanges qui seront mis sur le marché dans les prochains mois. Attention à ne pas semer des mélanges contenant des variétés à gros rendement, peu compatibles avec la demande de gazons à faibles besoins et peu poussants qui s'exprime aujourd'hui.

Pascal Fayolle

(*) L'UFS réunit 135 entreprises actives dans la recherche, la production et la commercialisation de semences pour l'agriculture, les jardins et le paysage.