USSP Les Suisses veulent donner du temps aux arbres
Réunis à Lausanne, les professionnels suisses se sont interrogés sur la gestion et l'entretien de leur patrimoine arboré. Des questions qui, pour la plupart, se posent aussi en France...
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Tous les deux ans, l'Union suisse des services des parcs et promenades (USSP) organise une journée sur le thème de l'arbre, réunissant des professionnels de Romandie (les francophones) et de la Suisse alémanique. Pour sa huitième édition, celle-ci s'est déroulée le mardi 29 novembre à Lausanne sur le thème de la gestion des arbres majeurs, avec le soutien de la Ville de Lausanne, de l'Hepia (haute école du paysage, d'ingénierie et d'architecture de Genève) et de l'Association suisse de soins aux arbres (Assa).
Conserver les arbres majeurs
En introduction, Michaël Rosselet, responsable de la division « gestion des sols et des végétaux » du service des parcs et promenades de la ville de Lausanne, a souhaité rappeler quelques données essentielles concernant les arbres majeurs, ceux qui suscitent l'intérêt par leurs dimensions, leur forme, leur âge ou leur rareté. En premier lieu, la vie active d'un jardinier, tout au plus une quarantaine d'années, n'est rien au regard de la vie d'un arbre majeur, qui peut largement dépasser le siècle ! En second point, un arbre planté en ville ne pousse pas tout seul... Son entretien a un coût, toujours trop élevé pour certains, mais ridicule lorsque l'on compare les budgets consacrés aux arbres à ceux débloqués pour la construction et l'entretien des villes.
Par ailleurs, les arbres ont besoin de temps pour exprimer leurs qualités, une donnée difficile à mettre en avant dans un monde où tout va vite. Et pour conserver des arbres majeurs demain, il est indispensable de développer une connaissance spécifique qui permette de prendre les bonnes décisions en matière de suivi pour atteindre le juste équilibre entre conservation, contraintes économiques et sécuritaires.
Affirmer la rentabilité du patrimoine arboré
Avec un titre quelque peu provocateur, « Est-il (vraiment) rentable d'entretenir des arbres en ville ? », Valérie Hoffmeyer, journaliste et architecte paysagiste, et Robert Perroulaz, dendrologue enseignant à l'Hepia, ont mis en avant les valeurs écologique, sociale et paysagère des arbres. Deux approches ont ensuite été présentées. La première avec Gerwin Engel, architecte paysagiste, et le parc de l'université de Zurich-Irchel. Conçu il y a trente ans avec peu de moyens et un concept novateur pour l'époque, puisque fondé sur une approche écologique du parc, ce dernier a fait la part belle aux arbres sous différentes formes : haies, bosquets, sujets isolés.
Le deuxième exemple concernait la gestion des arbres de la ville avec Emmanuel Jeanloz, responsable du service des parcs et promenades. L'intervention de Nicolas Beguin, arboriste conseil, membre de l'ASSA, a permis de comprendre quelles sont les données à prendre en compte – biologiques, mécaniques, mais aussi paysagères et économiques –, ainsi que les moyens à mettre en oeuvre pour conserver un arbre remarquable.
Et pour finir, Eddy Macuglia, responsable du patrimoine arboré de la ville de Neuchâtel, et Sylvie Barbalat, entomologiste, ont présenté leurs actions en faveur des insectes liés au bois mort, avec notamment une démarche originale de parrainage d'arbres forestiers pour les laisser vivre jusqu'à leur dégradation complète. Nous reviendrons sur ce sujet dans un prochain numéro.
Yaël Haddad
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