DÉTECTION
Le chef de culture contacte son conseiller horticole pour établir un diagnostic et évaluer le risque parasitaire. Selon toute vraisemblance, les cloques sont d'origine cryptogamique, car aucun ravageur n'est retrouvé à l'intérieur des galles. Des échantillons sont adressés à un laboratoire d'analyses mycologiques pour déterminer les pathogènes en cause. Quelques jours plus tard, les résultats signalent dans les galles la présence d'un mycélium court, pourvu de petits suçoirs. Deux maladies sont mises en évidence : la galle cireuse de l'azalée ou fausse-cloque de l'azalée (Exobasidium japonicum = E. vaccinii var. japonicum) sur Azalea japonica et la fausse-cloque du camélia (Exobasidium camelliae) sur Camellia japonica. Sur le plan taxonomique, ces champignons appartiennent à la classe des basidiomycètes, à l'ordre des exobasidiales et à la famille des exobasidiacées. D'autres espèces sont rattachées au genre Exobasidium sur diverses éricacées, notamment E. rhododendri sur le rhododendron et E. vaccinii sur le myrtillier ou l'airelle rouge (Vaccinium vitis-idaea). L'espèce E. vaccinii a été subdivisée en plusieurs sous-espèces ou variétés biologiques, dont E. vaccinii var. japonicum (= E. japonicum). Les azalées Azalea japonica et A. indica cultivées en pot, taillées et arrosées par aspersion sont particulièrement sensibles à E. japonicum. En pépinière, certaines variétés d'azalée japonaise comme 'Anne Frank' semblent plus réceptives à la maladie. D'ordinaire, les fausses-cloques sont plus spectaculaires que graves, car elles n'atteignent pas les fonctions vitales des plantes. Elles sont surtout inesthétiques, mais entraînent une réduction de croissance. En cas d'attaque d'un bourgeon, son axe reste court et les écailles déformées constituent une rosette charnue dans laquelle se situent parfois des feuilles dont le développement est à peu près normal. La floraison est quelquefois dépréciée. À l'origine, les fausses-cloques étaient très répandues au Japon, puis ces maladies sont apparues en Europe à partir de 1907 en Italie, Belgique, Pays-Bas et Italie. Les premières détections en France datent de 1913. Dans la région de Gand en Belgique, la fausse-cloque de l'azalée est appelée « maladie des petites oreilles » d'après l'aspect des feuilles atteintes.