« Nous avons clairement besoin des producteurs tout comme eux ont besoin de nous, tient à préciser d'entrée de jeu Laurent Davier. Le partenariat et le co-développement sont plus efficaces que les menaces de déréférencement. Nous avons tous intérêt à aller dans le même sens. » Botanic pratique d'ailleurs les réservations et les mises en culture pour assurer la sécurité de ses approvisionnements mais aussi l'avenir de ses fournisseurs.
Dans son approche, l'enseigne recherche un équilibre entre la facilité des approvisionnements, le franco par magasin et le rapport qualité/prix.
« Nous privilégions toujours des sources françaises quand cela est possible, précise Laurent Davier. L'origine de nos produits prend de plus en plus d'importance chez nos clients. Ils deviennent de plus en plus sensibles à une production nationale. » Le choix des fournisseurs se fait ensuite avec des approches locales et régionales pour optimiser la logistique.
Comme Botanic n'a pas de plate-forme pour le végétal, elle sélectionne des producteurs nationaux pour une livraison dans toute la France et des producteurs locaux pour certaines familles de plantes. « L'origine française est plus facile à gérer pour le marché aux fleurs que pour la pépinière, lâche Laurent Davier. Les importations servent à compléter l'offre et à faire évoluer la production française. Et il y a certains végétaux qui ne se trouvent qu'à l'étranger comme les oliviers et les palmiers. » Les acheteurs de Botanic fréquentent assidûment le Salon du végétal, considéré par l'enseigne comme le salon leader pour le végétal d'extérieur. « C'est une occasion de voir, de rencontrer et d'échanger avec un maximum de fournisseurs en un minimum de temps, considère Laurent Davier. C'est aussi un rendez-vous à la veille de la saison qui permet de prendre la température du marché et un moment privilégié pour prendre le pouls de la production. »
« Il semble fini le temps où tous les producteurs mettaient en culture des gammes larges pour avoir du disponible à la moindre demande, constate notre responsable des achats. Comme tout le monde faisait la même chose, la surabondance était fréquente avec les mises à la benne qui vont avec. Aujourd'hui, nous sommes face à une gestion de plus en plus fine de la production, avec l'abandon de certaines cultures pas rentables. »
Les produits tiennent également davantage compte des attentes des clients et des usages qu'ils vont en faire. « Les producteurs apportent de plus en plus de solutions pour les consommateurs sans pour autant sombrer dans un marketing débridé, fait remarquer Laurent Davier. Les plantes adaptées à des jardins toujours plus petits sont, par exemple, toujours plus nombreuses. Nous passons d'une logique de botanique à une logique de besoins des consommateurs. L'exemple le plus frappant est l'offre en produits finis pour balcons et terrasses. »
Botanic remet aussi en cause sa propre organisation en divisant les plantes en deux grandes catégories : végétal d'extérieur et végétal d'intérieur. « Nous ne faisons plus de séparation entre les familles pour implanter les produits, précise Laurent Davier. Nous voulons optimiser la surface de la jardinerie en fonction de la saison et des besoins des consommateurs. Nous répondons à la demande de nos clients qui raisonnent en fonction de la destination des plantes chez eux. »
L'enseigne propose maintenant, en magasin, des solutions clés en main avec le végétal et tout ce qui l'accompagne. C'est d'ailleurs l'objectif du nouveau catalogue végétal que l'enseigne ressort après de longues années d'absence. Il présente seize projets clés en main, avec des plantes et des accessoires. De quoi donner des idées aux nouveaux jardiniers. Pas question pour autant de suivre le modèle Ikea en magasin. « Les clients sont très réceptifs à ces mises en scène, mais il nous est impossible de les gérer, constate Laurent Davier. Leur entretien est trop difficile en pleine saison quand les vendeurs sont accaparés par les clients en rayon. » Reste que Botanic s'est donné les moyens de répondre à ses clients. L'enseigne a investi dans un parc important de rolls CC pour participer activement à la mise en place du nouveau système. « Cette remise à plat permettra à chacun de prendre conscience de ce qu'est un roll, annonce Laurent Davier. C'est uniquement un outil logistique et non un outil de stockage en magasin ! Nous espérons que ces investissements, pris en charge en grande partie par la production, vont faciliter la logistique dans les mois à venir. »
La satisfaction des clients est à la clé !
Patrick Glémas