Galéruque des viornes. Un ravageur prolifique et vorace

Le froid de l'hiver a conservé les oeufs en diapause, tandis que le mois d'avril particulièrement chaud a entraîné une attaque précoce des larves (une dizaine de jours par rapport aux années antérieures).
Le froid de l'hiver a conservé les oeufs en diapause, tandis que le mois d'avril particulièrement chaud a entraîné une attaque précoce des larves (une dizaine de jours par rapport aux années antérieures).

Le début d'hiver froid et le mois d'avril chaud ont favorisé les attaques larvaires précoces et intenses.

La galéruque des viornes Pyrrhalta viburni, coléoptère défoliateur de la famille des chrysomélidés, infeste surtout Viburnum dentatum, V. opulus, V. sargentii et V. tinus. L'unique génération annuelle suffit à provoquer de sérieux dégâts, au point qu'une jeune viorne peut dépérir après trois ans d'attaques consécutives. On reconnaît la larve à son corps renflé jaunâtre de 9 mm de long, couvert de plages noires et de verrues ornées d'une courte soie. Elle effectue trois stades pendant 4 à 6 semaines. Ses morsures peuvent être confondues avec celles d'un otiorhynque. Mais la galéruque réduit la feuille à l'état de dentelle, tandis que ce charançon découpe le bord du limbe en formant des encoches. En juin, la larve tombe par terre ou migre vers le sol pour se nymphoser.

Traiter en cas de forte attaque

L'imago apparaît dix à trente jours plus tard selon les températures. Il mesure 4,5 à 6,5 mm de long. La tête, le thorax, les élytres sont bruns, et les antennes relativement longues, notamment chez le mâle. Fin juillet, les adultes émergents rongent le feuillage, mais moins que les larves au printemps. Ils commencent à pondre quatre à cinq jours après leur sortie.

Chaque femelle fécondée dépose près de cinq cents oeufs à l'apex des jeunes rameaux d'un an, dans des cavités ou des petites fentes creusées au sein de l'écorce. En espace vert, les forts niveaux de population sur les jeunes viornes justifient un traitement insecticide à base de lambda-cyhalothrine. En pépinière, l'intervention évite une réduction de croissance des plants et assure le potentiel de boutures sur les pieds-mères. Aux États-Unis, la lutte biologique est conduite avec des insectes prédateurs (chrysope Chrysoperla carnea, punaise Podisus maculiventris, coccinelle Harmonia axyridis). Sur le plan génétique, certaines viornes sont tolérantes ; V. alnifolium, V. x burkwoodii, V. carlesii, V. plicatum f. tomentosum, V. x rhytidophylloides, V. rhytidophyllum, V. sieboldii. La prophylaxie requiert une taille en mars-début avril, avant que les oeufs n'éclosent.

Jérôme Jullien

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