MATHIEU BATTAIS, ANIMATEUR DE RÉSEAU DU CONSEIL NATIONAL DES VILLES ET VILLAGES FLEURIS (CNVVF) *. « Formaliser la vocation du label et apporter un soutien aux collectivités »

L'implication du CNVVF dans l'ouvrage Aménager avec le végétal montre sa volonté d'inscrire le végétal au coeur de ses préoccupations. Mais cela devrait aller de soi... « De par son histoire et sa dénomination, le label est souvent réduit à la seule action de fleurir, la plupart du temps avec des plantes annuelles. Or, la démarche prend en compte depuis déjà de nombreuses années l'ensemble des strates végétales, leur intégration paysagère et la manière dont elles sont gérées. L'ouvrage que nous avons publié n'a pas uniquement pour objectif d'insister sur ce point, mais plutôt de formaliser la vocation du label et d'apporter un soutien aux collectivités dans le cadre de leurs projets de valorisation par le végétal. »

Vous expliquez dans le livre la démarche permettant aux collectivités de réussir l'insertion du végétal dans le processus de conception. Celles qui ont bien intégré cela sont-elles encore minoritaires ? « De moins en moins ! Nous observons depuis une bonne dizaine d'années une évolution marquée dans la façon d'associer le végétal aux modes de conception. Alors que les acteurs du paysage ont longtemps déploré que le végétal soit le parent pauvre de l'aménagement des territoires, la montée en puissance de la question environnementale et de la demande de nature en ville ont progressivement fait changer les mentalités ainsi que le rôle et le fonctionnement des services espaces verts. Nous avons souhaité proposer une méthodologie issue des observations effectuées lors des visites des jurys. Elle témoigne des évolutions à l'oeuvre pour mieux intégrer le végétal dans les projets d'aménagement des territoires. »

Ce livre ne traite pas du choix des végétaux dans les espaces verts. Néanmoins, quelles sont pour vous les grandes tendances qui se dessinent et quels conseils pouvez-vous donner aux horticulteurs soucieux de répondre au marché des collectivités engagées dans une démarche de fleurissement ? « En effet, nous n'avons pas souhaité orienter les collectivités vers une gamme végétale plutôt qu'une autre. L'objectif est précisément de s'affranchir des tendances esthétiques pour privilégier l'adaptation du végétal au contexte du territoire et des espaces qui le composent. Le jury n'a pas le monopole du bon goût. Il doit par contre révéler aux communes les incohérences ou la pertinence de leurs choix en matière d'intégration paysagère et environnementale. Si je peux me permettre d'apporter un conseil aux professionnels, il se résume à deux points : en premier lieu, diversifier la palette florale en utilisant toutes les strates végétales, de l'arbre aux annuelles en passant par les arbustes, les vivaces et les bulbes afin d'offrir un large choix qui corresponde à la diversité des situations locales ; par ailleurs, j'invite les fournisseurs à lire l'ouvrage que nous venons d'éditer afin qu'ils s'approprient cette démarche et accompagnent au mieux les collectivités dans leurs commandes de végétaux. Quand l'on parcourt les catalogues de végétaux et que l'on analyse le discours commercial des professionnels, on observe que celui-ci évolue et que certains fournisseurs intègrent les notions d'aménagement différencié des espaces. »

Pascal Fayolle

* Cet organisme est à l'initiative de l'ouvrage Aménager avec le végétal, qui vient de paraître aux éditions du Certu (voir le Lien horticole n° 763 du 24 août 2011, page 14).

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