PAR OLLIVIER OTTENWAELDER, EARL OTTENWAELDER FRÈRES – AZUR-PLANTES – TRANSPORTS CLÉMAZUR, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA FNPHP
« Depuis la création de Container Centralen France, le système CC s'appuyait sur un réseau de dépositaires qui pouvaient être des transporteurs, voire des producteurs utilisateurs. Cela permettait aux utilisateurs d'avoir, pas trop loin de chez eux, un partenaire auprès duquel ils pouvaient échanger leurs matériels défectueux ou s'approvisionner pour leurs contrats saisonniers. Nous étions, depuis 1995, l'un de ces petits dépôts, d'abord à Antibes, puis à Fréjus, depuis 2004. Nous avons reçu, le 29 septembre dernier, un courrier nous annonçant la fermeture des dépôts CC et la reprise de la logistique par DHL qui deviendra “une tour de contrôle au travers de laquelle CC contrôlera toute l'activité de dépôt en France”. Nous ne pouvons évidemment que nous conformer à cette décision, mais je ne peux m'empêcher de penser, avec plusieurs confrères horticulteurs et responsables syndicaux, qu'après la mise en place d'un nouveau marquage qui a entraîné de la part des utilisateurs des frais supplémentaires et une grande complication dans la gestion des containers, après avoir démantelé la structure CC France et licencié des salariés qui s'étaient défoncés pour faire accepter le marquage RFID aux utilisateurs français, Container Centralen termine la dissolution d'un réseau qui lui permettait de maintenir un contact physique avec ses clients.
Même si on peut le déplorer, ce sera une étape supplémentaire, pour beaucoup d'horticulteurs français, vers une rupture avec le système CC. Plusieurs d'entre eux, à l'occasion du surcroît d'activité lié à la Toussaint, n'ont plus fait appel à la location saisonnière, mais ont acheté des rolls en dehors du système, s'appuyant sur le fait qu'un grand nombre de leurs clients n'ont fait que très partiellement la démarche du marquage RFID.
Je peux comprendre que la décision de CC a été longuement réfléchie, mais j'ai peur qu'elle ne l'ait été sans tenir compte de nos structures, plus légères et peut-être moins « carrées » que celles de l'Europe du Nord. J'ai du mal à comprendre que le transfert de l'activité logistique à DHL puisse coûter moins cher que le recours à des partenaires qui ne coûtaient rien à CC (sauf à facturer des coûts de transport pour des transferts de matériels) et puisse maintenir un niveau de service acceptable (comment fonctionneront les échanges de matériels cassés et les dépôts de matériels des transporteurs en fin de tournée, les rendant récupérables dans un dépôt proche de l'expéditeur ?).
Je souhaite vraiment que tout cela marche au moins aussi bien à l'avenir, mais si les utilisateurs ne trouvent plus, par un service adapté, d'intérêt au système CC, ils seront bien obligés de le quitter. Ce n'est en aucun cas une menace pour une entreprise multinationale comme CC qui s'appuie sur des partenaires prestigieux et puissants. Tout au plus risquons-nous d'aboutir à un joli gaspillage. Comme nous aurions aimé avoir l'impression que CC se soucie aussi de ses clients et pas seulement de ses coûts de fonctionnement ! Allez, souhaitons-nous aujourd'hui bon courage pour la suite... »