Palmiers. L'endothérapie fait débat

Une galerie provoquée par une larve de charançon rouge du palmier.
Une galerie provoquée par une larve de charançon rouge du palmier.

Le charançon rouge accentue ses ravages. Aucun accord n'a encore été trouvé entre les professionnels et le ministère de l'Agriculture sur les méthodes de lutte à mettre en place.

Le 13 octobre dernier, les acteurs de la lutte contre le charançon rouge étaient reçus au ministère de l'Agriculture. Leur objectif : dresser un état des lieux de la progression du ravageur et demander de nouvelles méthodes de lutte. Sur le terrain, le constat est alarmant : les dégâts augmentent et, en plus de la région Paca, Midi-Pyrénées et le Languedoc-Roussillon sont désormais touchées.

En attente de résultats

Face à cette situation, l'Association française des professionnels des palmiers (AFPP), l'Union nationale des intérêts professionnels horticoles (Uniphor), la Fredon Paca, l'Inra et Audace, en collaboration avec Robert Tessier, sous-directeur du service de la protection des végétaux, et Nicolas Canivet, directeur du Bureau santé végétaux, ont abordé plusieurs points à améliorer dans l'arrêté de juillet 2010, dont un grand nombre « a reçu un avis favorable ».

Néanmoins, les associations estiment que « ces efforts pourraient être vains. En effet (...), l'échec dans la lutte contre le charançon rouge est en grande partie dû à l'impossibilité de recourir à l'endothérapie alors que celle-ci a prouvé son efficacité, qu'elle est d'un faible coût et qu'elle a peu d'impact sur l'environnement. À bout d'arguments, le ministère joue la montre en conditionnant l'autorisation de l'endothérapie aux résultats d'ultimes vérifications qui n'ont pour l'heure même pas commencé ! » Ces vérifications ont déjà été réalisées par des pays voisins et leurs résultats sont connus, précisent les associations dans un énième communiqué. « La position du ministère est incompréhensible : il refuse l'endothérapie pour lutter contre le charançon rouge alors que cette technique est utilisée en France dans d'autres cas, qu'aucun texte n'en interdit la pratique et qu'aucune disposition réglementaire ne peut lui être opposée. La position du ministère risque d'entraîner un report de trois années (...) dans la mise en oeuvre de la seule technique pleinement efficace et respectueuse de l'environnement. La plupart des palmiers de la région Paca auront alors disparu ».

Les organisations professionnelles reçues au ministère demanderont officiellement une dérogation pour l'usage de l'endothérapie. Rendez-vous est pris ce mois-ci à la Direction générale de l'alimentation (DGAL)...

Pascal Fayolle

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