« Les sols constituent une ressource naturelle non renouvelable. Leur devenir représente un enjeu collectif majeur », note le Groupement d'intérêt scientifique sols, GIS Sol (*), dans un rapport sur l'état des sols de France publié ce mois-ci.
Points positifs...
Après dix ans de travaux, l'organisme met en avant plusieurs points positifs. Parmi eux, des teneurs faibles en contaminants (la majorité des métaux lourds...) ou la quasi-absence des nombreux polluants organiques analysés.
Côté réserves minérales, les terrains agricoles « ne présentent pas d'évolution mesurable de leur acidité, ce qui indique une bonne gestion à l'échelle nationale. Ils ne montrent pas non plus de baisse mesurable de leur teneur en potassium malgré une diminution importante des apports minéraux externes », précise le rapport. Enfin, l'analyse réalisée sur l'ADN microbien montre qu'aucun sol ne paraît stérilisé.
... et sujets d'inquiétude
Reste que certains contaminants sont présents dans tous les sites analysés, « même dans ceux où ils n'ont manifestement jamais été épandus, comme le DDT et le lindane, deux insecticides interdits en Europe mais fortement rémanents », précisent les auteurs.
Une inquiétude majeure concerne la progression de l'artificialisation des sols qui s'est accélérée durant la dernière décennie (8,9 % des sols en 2010). La gestion des sols périurbains est « un enjeu important », poursuit le rapport, qui précise que « l'érosion est également menaçante, car susceptible de remettre en cause la durabilité à long terme de certains agro-écosystèmes. Elle pourrait en outre s'accélérer sous l'effet du changement climatique ».
Enfin, les scientifiques se posent encore de nombreuses questions sur le stockage du carbone ou son devenir sous l'effet du changement climatique ou sur l'évolution de la biodiversité des sols... Le GIS Sol a de beaux jours devant lui.
Pascal Fayolle
(*) Pour en savoir plus : www.gissol.fr