La société Koppert et le groupement de producteurs Phila-Flor ont mené des travaux sur la gestion du thrips en culture de rose hors-sol au cours du printemps et de l'été 2011.
Les essais mis en place et suivis par Thibault Crance, élève-ingénieur d'AgroCampus Ouest-centre d'Angers-INHP, chez cinq rosiéristes de la région hyéroise, ont révélé un meilleur contrôle des thrips par l'acarien prédateur Amblyseius swirskii (en moyenne un à deux traitements par semaine), en lieu et place de l'acarien Neoseiulus cucumeris, avec une diminution de l'usage de produits phytosanitaires par rapport aux stratégies classiquement utilisées (PBI avec N. cucumeris ou suivi chimique). La combinaison d'A. swirskii et de l'acarien prédateur du sol Macrocheles robustulus permet de rester, dans les conditions de ces suivis, sous le seuil de 0,5 thrips par fleur au cours de toute la durée de l'essai. M. robustulus est retrouvé plus de cinq mois après son introduction dans le mulch.
Prophylaxie de rigueur
Ces essais ont permis de mettre l'accent sur l'importance de la prophylaxie et des observations en cultures de rose : retirer les fleurs du poumon et les adventices, favoriser une humidité relative moyenne comprise entre 70 et 80 % (une HR inférieure à 50 % peut entraîner une forte mortalité des oeufs des auxiliaires et donc limiter leur installation). Des essais complémentaires sur des grandes surfaces et pendant une plus longue période doivent fiabiliser et affiner la stratégie.
Par ailleurs, le Scradh, station d'expérimentation horticole basée à Hyères, a mis en place un dispositif expérimental en 2010 pour préciser les facteurs favorisant les populations de thrips et affiner les stratégies de lutte. D'ores et déjà un facteur essentiel à la réussite de la PBI vis-à-vis du thrips reste le dépistage précoce et une surveillance continue, à l'aide notamment des panneaux englués bleus.
Valérie Vidril