Recherche. Vers des serres moins énergivores en Europe du Nord

Il serait possible d'ajuster le planning d'éclairage pour réduire la facture d'énergie, sans impact sur la production, tant que la quantité moyenne de lumière est conservée.
Il serait possible d'ajuster le planning d'éclairage pour réduire la facture d'énergie, sans impact sur la production, tant que la quantité moyenne de lumière est conservée.

Une piste d'économie d'énergie vise à modifier les consignes d'éclairage.

Un projet européen appel é GreenGrowing (d'octobre 2011 à juin 2015), doté d'un budget de plus de 4 millions d'euros, vise à diminuer la consommation d'énergie et les émissions de CO2 des serres d'Europe du Nord (*) d'au moins 10 %. Les productions sous serre dans les régions de la mer du Nord forment une industrie économiquement importante, avec un chiffre d'affaires d'environ 10 milliards d'euros par an à partir d'une superficie d'environ 10 000 ha sous verre. La consommation actuelle d'énergie est estimée à 400 m3 de pétrole/ha de serre, soit l'équivalent de 1 040 t de CO2/ha. Ces coûts énergétiques représentent 15-25 % du chiffre d'affaires des entreprises ; ils ont fortement augmenté ces dernières années en raison des hivers froids et du coût croissant de l'énergie. GreenGrowing intègre les résultats de divers projets de recherche visant notamment à un meilleur contrôle du climat des serres.

Dynalight : vers l'intégration de la lumière

Le projet de recherche danois Dynalight, par exemple, a développé une approche innovante pour résoudre les problèmes liés à la consommation d'énergie de l'éclairage. En effet, les producteurs d'Europe du Nord ont souvent recours à l'éclairage artificiel pour compenser le manque de lumière naturelle en période hivernale. Dans le cadre du projet, différentes stratégies de distribution et de durée des périodes d'éclairage ont été testées. D'après les résultats, seules les variations dans les quantités moyennes de lumière reçues quotidiennement ont un réel impact sur la croissance et la floraison des plantes. Le principe rappelle celui de l'intégration des températures, fondée sur la capacité des cultures à tolérer des écarts autour d'un optimum. Dynalight a élaboré des plannings d'utilisation de la lumière moins coûteux et gourmands en énergie (- 25 %), et sans réduction visible de la qualité des plantes, en tenant compte des prévisions météorologiques et des fluctuations du prix de l'électricité.

Les différents dispositifs de contrôle informatisés mis au point dans le cadre des projets de recherche du même type seront à terme intégrés dans le logiciel Intelli-Grow, issu du modèle danois du même nom développé depuis 1996. Un objectif vise à gérer le climat de la serre à partir de la détection des premiers signes de stress de la plante (liés à un changement de température, d'humidité...).

Valérie Vidril

(*) Pays partenaires du projet : Danemark, Allemagne, Norvège, Suède, Belgique, Pays-Bas.

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