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Espèces exotiques envahissantes Elles dépassent les limites !

©Éric Chapin

Dans un cadre de mondialisation des échanges et de préservation de la biodiversité, ces espèces exotiques envahissantes (EEE) font l'objet d'une attention croissante, en témoignent la stratégie de lutte définie par le ministère de l'Écologie suite au Grenelle de l'environnement, le travail en cours au niveau européen pour tenter d'harmoniser les réglementations, la mise en application dans certains pays européens du Code de conduite sur l'horticulture et les plantes exotiques envahissantes...

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Dans un cadre de mondialisation des échanges et de préservation de la biodiversité, ces espèces exotiques envahissantes (EEE) font l'objet d'une attention croissante, en témoignent la stratégie de lutte définie par le ministère de l'Écologie suite au Grenelle de l'environnement, le travail en cours au niveau européen pour tenter d'harmoniser les réglementations, la mise en application dans certains pays européens du Code de conduite sur l'horticulture et les plantes exotiques envahissantes...

L'année dernière, Plante & Cité organisait, avec la Fédération des conservatoires botaniques nationaux (FCBN) une enquête nationale sur la gestion préventive des plantes invasives, adressée à toutes les communes françaises de plus de 2 000 habitants et aux entreprises du paysage. Objectif : présenter les pratiques innovantes portées par les collectivités territoriales et proposer des orientations pour l'amélioration de la gestion préventive des plantes invasives. Un décret - paru début janvier - réglemente les procédures pour l'entrée sur le territoire ou l'introduction dans l'environnement de macro-organismes non indigènes utiles aux végétaux (utilisés notamment dans le cadre de la PBI).

Tous concernésLoin d'être un sujet abstrait, les EEE concernent donc toute la filière, ne fusse que parce que leur impact ne fait qu'augmenter au fil des années. Le coût annuel des dommages et leur contrôle est évalué au niveau européen à 12 milliards d'euros. Les dégâts sont de tout ordre. Des gestionnaires d'espaces verts se demandent comment venir à bout de la renouée du Japon qui détruit les revêtements le long des axes routiers. D'autres, dans le sud de la France, pestent contre le charançon rouge des palmiers. Des responsables d'espaces naturels sont préoccupés par les jussies, l'ailante, le phytolaque ou encore l'herbe de la Pampa, qui prend la place de la flore indigène. Cette dernière espèce illustre, comme beaucoup d'autres, les divergences d'opinions sur le sujet, certains producteurs ne voyant pas l'intérêt de l'interdire sur tout le territoire (plan national de lutte en cours de rédaction). Au niveau scientifique même, les avis diffèrent. Quand certains soulèvent la nécessité de surveiller, contrôler, alerter, d'autres nuancent leurs propos. Dans un communiqué datant de début avril, Jacques Tassin, écologue au Cirad, parle de sortir « de cette perception négative et exclusive à l'égard des plantes invasives ». Il cite l'exemple des aborigènes d'Australie, pour lesquels une espèce invasive est méritante car elle est parvenue à se multiplier dans des milieux souvent difficiles, et elle a son utilité.

Introductions historiquesComme le rappelle l'écologue, une partie de notre flore et de notre faune « sauvage », du coquelicot au lapin de garenne, sont des espèces anciennement introduites devenues invasives, qui font désormais partie intégrante de notre environnement. Que serait d'ailleurs le paysage horticole français sans toutes les introductions réalisées au cours de l'histoire par les botanistes ? Bref, le sujet - pas facile - est loin de faire l'unanimité, sauf peut-être dans un cas : lorsqu'il concerne la santé publique, comme l'ambroisie à feuille d'armoise ou les chenilles processionnaires avec leurs potentiels allergènes.

Pour consulter le dossier :« Les espèces exotiques envahissantes : elles dépassent les limites ! » réalisé par Éric Chapin (Ecosave) et Jérôme Jullien (Draaf-Sral des Pays de la Loire), pp. 12-15, Lien horticole n° 797 du 25 avril 2012.

V.V.

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