Seine-et-Marne Sus aux poils urticants !

La préfecture vient de prendre un arrêté obligeant certaines communes à mettre en oeuvre un plan de gestion, afin de réguler les populations de chenilles processionnaires du chêne et du pin.

La Région Île-de-France est de plus en plus confrontée à des problèmes de santé publique liés au développement des chenilles processionnaires du pin, Thaumetopoea pityocampa, (sud de la région) et du chêne, Thaumetopoea processionea (1), (nord et centre). L'arrêté du préfet de Seine-et-Marne, paru le 26 mars, fait suite à une table ronde organisée le 12 mars avec les représentants de communes touchées, réunies en collectif. Outre l'arrêté, la préfecture s'est engagée à transmettre des informations sur les méthodes de lutte, en précisant leur prix moyen.

Un plan de gestion obligatoireLes communes concernées par la progression des populations de chenilles processionnaires (l'arrêté préfectoral en recense 81) devront élaborer un plan de gestion pluriannuel comportant une phase de diagnostic, des mesures préventives et curatives, ainsi qu'un suivi des actions engagées. Le plan doit prévoir l'information du public. Il est mis en oeuvre dans les zones fréquentées par les populations et près des sites sensibles. Dès lors qu'il est activé, il s'applique aux propriétaires et aux locataires de biens immobiliers, tenus de participer aux actions générales de régulation en vue de limiter les risques sanitaires pour eux-mêmes, les riverains et la communauté.

Lutter contre les désagrémentsPlus que les dommages aux arbres, ce sont les irritations cutanées et oculaires, les toux irritantes, voire les réactions allergiques que provoquent les poils de chenilles, qui posent problème. Les différentes méthodes de lutte doivent être mises en oeuvre aux périodes propices du cycle de développement : prélèvement des nids et brûlage (attention, les nids continuent à être urticants même en l'absence de chenilles), piégeage (système ÉcoPiège, glu, pour les processionnaires du pin ; pièges à phéromones pour les papillons adultes), mise en place de nichoirs à mésanges, traitements biologiques et chimiques. Concernant l'épandage aérien de pesticides, l'arrêté du 31 mai 2011 en durcit les conditions. Depuis le 26 novembre dernier, les produits phyto- pharmaceutiques utilisés en épandage aérien doivent notamment avoir fait l'objet d'une évaluation spécifique à cet usage.

Premières processions en marsLes premières processions des processionnaires du pin ont débuté courant mars en Île-de-France (température > 20 °C pendant plus de 5 heures). En 2011 (2), dans la plupart des régions, les processions se sont déroulées de mi-mars à fin mai : les chenilles descendent des arbres pour effectuer leur nymphose dans le sol. Cette période correspond à la période de risque sanitaire pour les hommes et les animaux. Les vols commenceront en juin pour s'achever en septembre. Les premières éclosions de la processionnaire du chêne (qui hiverne sous forme d'oeufs) en 2011 ont été signalées au moment du débourrement des chênes, pendant la première quinzaine d'avril. Début mai, les premiers nids visibles signalaient la phase de risque sanitaire (chenilles au stade L3 urticant). Les chenilles passent la journée dans leurs nids et sortent la nuit en procession pour se nourrir des feuilles de l'arbre.Photo : L'exposition aux poils urticants des chenilles processionnaires (ici, Thaumetopoea processionea) intervient lors de la manipulation des nids, mais aussi dans les zones situées à proximité des arbres infestés, au contact des poils emportés par le vent.

(1) Organisme nuisible de lutte obligatoire sous certaines conditions (arrêté national du 25 août 2011 établissant la liste des organismes nuisibles aux végétaux, produits végétaux et autres objets soumis à des mesures de lutte obligatoire).(2) Source : « Épidémiosurveillance en ZNA - Synthèse nationale 2011 ».

V.V.