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Environnement Empreinte carbone d'un espace vert urbain

Dans le cadre d'un projet européen (www.plurel.net ), des chercheurs* ont utilisé la méthode de l'empreinte carbone pour évaluer le niveau de séquestration du CO2 par une ceinture verte récemment créée à Leipzig, en Allemagne.

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Dans le cadre d'un projet européen (www.plurel.net), des chercheurs* ont utilisé la méthode de l'empreinte carbone pour évaluer le niveau de séquestration du CO2 par une ceinture verte récemment créée à Leipzig, en Allemagne.

D'après l'étude, les espaces verts urbains peuvent agir en tant que puits de carbone, mais leur conception et leur entretien influencent les quantités stockées. La ceinture verte de 2 ha 16 est, en partie, plantée de zones boisées denses et, en partie, de parcs et prairies (pas de fertilisation, irrigation limitée au minimum). L'étude a évalué les sources et puits de CO2 sur une durée de 50 ans. Le bilan n'inclut pas le carbone impliqué au cours de la croissance des arbres en pépinière, ni le carbone stocké en sous-sol, faute de consensus sur la façon d'estimer ces valeurs.

Sources et puits de carboneAu bout de 50 ans, les émissions liées à la mise en oeuvre du projet ont été estimées à 4,8 tonnes de CO2 par hectare, principalement dues aux transports des arbres, des travailleurs et des équipements (33 %), et à la réalisation des trous d'excavation destinés à la plantation (47 %). Les émissions liées à l'entretien (taille, éclaircissage des arbres, tonte du gazon, transport des travailleurs, des machines pour l'entretien, des arbres morts...) se situent entre 2,57 tonnes de CO2 par hectare (dans le cas d'une croissance minimale et d'une faible mortalité des arbres) et 4,71 tonnes de CO2 par hectare (croissance maximale et mortalité élevée nécessitant plus d'entretien). Avec une croissance maximale et une mortalité faible, les espaces verts étudiés stockent 226 tonnes de CO2 par hectare. Cette quantité tombe à 38 tonnes de CO2 par hectare avec une croissance minimale et une mortalité élevée. L'augmentation de la mortalité annuelle des arbres de 0,5 à 4 % réduit la séquestration du CO2 de plus de 70 %.

Au bilan...Au bilan, l'empreinte varie de 29 à 218 tonnes de CO2 séquestrées par hectare selon la mortalité et la croissance des arbres. Cette valeur :. augmenterait en utilisant des couvre-sol ne nécessitant pas de tonte, comme le lierre, et des arbres ne nécessitant aucune éclaircie ; . diminuerait si l'espace urbain se composait essentiellement de pelouses. Malgré tout, souligne l'étude, le potentiel global d'atténuation de l'ensemble des émissions de Leipzig par les espaces verts reste limité : il faudrait, ainsi, une superficie totale de 14 800 hectares pour équilibrer les émissions des résidents sur 50 ans, ce qui représente environ 50 % de la superficie de la ville.

*Strohbach M.W., Arnold E., Haase D., 2012, « The carbon footprint of urban green space - A life cycle approach », Landscape & Urban Planning, n° 104, pp. 220-229.

V.V.

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