Conjoncture Le paysage navigue bien par gros temps

Les dernières statistiques disponibles dans le cadre du baromètre économique sont optimistes, malgré un contexte incertain.

«L'activité des entrepreneurs du paysage résiste malgré un avenir incertain », estime Emmanuel Mony, président de l'Union nationale des entrepreneurs du paysage (Unep), suite à la publication du baromètre économique Unep-Agrica des entreprises du paysage pour le premier semestre 2012. Les chiffres fournis par l'interprofession Val'hor montrent une hausse globale de 2 % du chiffre d'affaires sur la période. « En dépit d'une météo capricieuse, les activités de création et d'entretien de jardins et d'espaces verts ont maintenu leur croissance », note le rapport, qui précise néanmoins que « les réductions budgétaires sur les marchés publics pourraient cependant peser sur cette tendance. »Par ailleurs, l'embauche et l'investissement ont connu un léger regain, même si les annonces des réformes gouvernementales jettent une ombre au tableau : possible suppression de la réduction de la TVA préférentielle sur les services à la personne et augmentation des charges sont devenues une source d'inquiétude majeure pour les entrepreneurs du secteur. Ces statistiques confortent les résultats de 2011 (+ 3 %). Les prévisions pour le troisième trimestre sont également à la hausse (+ 3 %), mais un ralentissement est envisagé au quatrième trimestre, avec seulement 1 % de croissance. C'est grâce à la création de jardins et d'espaces verts (+ 2,5 %) que le secteur progresse le plus, alors que le chiffre d'affaires pour l'entretien se tasse (+ 1,5 % au deuxième trimestre contre + 5,5 % au quatrième trimestre 2011, par exemple).

Les particuliers tirent le marchéAlors que le budget création de jardin des particuliers est passé de 4 800 à 5 900 euros d'un trimestre à l'autre, les revenus liés aux marchés privés, hors particuliers, sont également en hausse : + 2,5 % au premier trimestre et + 2 % au deuxième trimestre, des chiffres en ligne avec la tendance annuelle estimée à + 3,5 %. En revanche, « prémisses d'un arbitrage de rigueur annoncé », les marchés publics sont en net repli sur la période, ne connaissant aucune croissance de chiffre d'affaires au deuxième trimestre. Le prix moyen investi par chantier est lui aussi en diminution de 800 euros. « Néanmoins, il faut mettre en balance ce chiffre avec la croissance spectaculaire qu'avait enregistré ce marché en 2011 (+ 8 %) », précise le baromètre. Enfin, côté carnet de commandes, les prises d'ordres s'établissent à 108 jours sur ce premier semestre, avec une prévision à la hausse (127 jours) pour la seconde partie de l'année. En dépit de ce climat fluctuant, le moral des entrepreneurs reste bon : 64 % envisagent leur activité de façon positive au cours des six prochains mois.

Enquête réalisée par l'institut I+C pour le compte de Val'Hor en juillet 2012 auprès de 350 paysagistes à raison de 100 entreprises de 5 salariés et moins, 150 de 6 à 19 salariés et 100 de plus de 20 salariés.

P.F.