Certification Plante Bleue (7/7) : l'engagement « social »
Le dernier volet de la série consacrée à la certification horticolePlante Bleue aborde les questions sociales et sociétales.
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La certification Plante Bleue (1) représente à ce jour la seulepossibilité de différencier la production horticole française auprès duconsommateur final, avec un cahier des charges permettant non seulement demettre en avant les efforts environnementaux des entreprises, mais aussisociaux et sociétaux.
1 L'EMPLOI AU SEIN DE LA FILIÈRE DE L'HORTICULTURE ET DESPÉPINIÈRES ORNEMENTALES.
L'horticulture et les pépinières constituant un secteur fortement employeurde main d'oeuvre, l'emploi est au coeur de l'entreprise. Plante Bleue se veutun outil de management d'entreprise et une opportunité de sensibiliser lesentreprises aux problématiques sociétales. La production compte plus de 5 000entreprises en 2010, soit 1,6 % du nombre total d'exploitations agricolesprofessionnelles. Petit secteur ? Sous cette apparence trompeuse,l'horticulture et les pépinières représentent l'une des premières professionspourvoyeuses d'emplois au sein de la grande famille agricole. Avec une moyennede 5 personnes à temps complet par entreprise, le secteur comptait en 2010 plusde 25 300 emplois directs dont 63 % étaient des salariés en CDI.
Principalement situés en zone rurale ou périurbaine, horticulteurs etpépiniéristes jouent un rôle essentiel dans le maillage économique français.Près de 70 % de la production nationale sont vendus dans un rayon de 200 kmautour de l'exploitation. Jardineries, fleuristes, paysagistes et autresmétiers de l'aval représentent, quant à eux, pas moins de 43 000 entreprisessur le territoire national. Valoriser la production française nécessite donc demettre en avant son rôle dans l'emploi. À une époque où le consommateur est deplus en plus sensible à la qualité et à la provenance des produits qu'ilachète, il est indispensable de connaître les atouts des entreprises deproduction françaises pour l'emploi et la vie économique locale. De fait, unvolet social et sociétal a été intégré dans la démarche de certification PlanteBleue. Il n'est pas abordé dans le premier niveau de diagnosticenvironnemental, mais intègre le référentiel technique dans le cadre du niveauII.
2 LE NIVEAU II : LE RÉFÉRENTIEL TECHNIQUE PLANTEBLEUE.
Au niveau II de la certification, sont abordés les obligations et lesengagements des entreprises horticoles au regard du droit du travail, lesressources humaines ainsi que le rôle de l'entreprise dans son environnementsociétal. Loin de constituer une procédure de contrôle des employeurs, le voletsocial tend tout d'abord à mettre l'accent sur la qualité des conditionsd'emploi au sein des entreprises françaises.
Rappelons-le, la production nationale est très fortement concurrencée parl'importation de végétaux pour lesquels le respect des normes édictées parl'Organisation internationale du travail (OIT) n'est pas toujours garanti :liberté d'association, égalité de traitement, salaires minimaux, horaires detravail, sécurité de l'emploi, abolition du travail des enfants... Membre decette organisation depuis sa création en 1919, la France participe activement àl'élaboration et au respect d'un « code de conduite international ». Lalégislation française va même au-delà des exigences posées par les conventionset recommandations de l'OIT en matière d'emploi.
Les obligations des entreprises de l'horticulture et des pépinières sontnombreuses et méritent d'être mises en avant auprès du consommateur. PlanteBleue n'a pas vocation à imposer des exigences supplémentaires, mais garantitleur bonne connaissance par les employeurs. Lorsqu'il remplit les annexes duréférentiel technique concernant le volet social, l'employeur « révise » sesobligations en matière de sécurité (prévention des risques, conformité deséquipements...), de santé (visites médicales, respect des délais deréentrée...) et de conditions de travail (durée maximale, droit à la formation,repos du salarié...). La certification revient également sur l'importance dudialogue social en France au travers d'une présentation rapide et succincte desorganismes paritaires où représentants des salariés et des employeurstravaillent ensemble en faveur de l'emploi. Mais la certification ne se limitepas à la bonne connaissance du droit. Le référentiel technique comporteégalement un autodiagnostic sur les pratiques managériales de l'employeur. Toutproducteur comptant au moins un salarié permanent doit réaliser ce diagnostics'il veut être certifié. Plusieurs sujets relatifs à la gestion des ressourceshumaines sont ainsi traités : accueil des salariés, recrutement, gestion descompétences, formation... Les questions dépendent du nombre de salariés. Il estévident qu'une entreprise de 20 salariés n'aura pas les mêmes pratiques qu'uneentreprise de 3 salariés. Mais quel que soit leur nombre de salariés, toutesles entreprises de production ont un rôle à jouer dans leur environnementsociétal : emploi de salariés handicapés, recours aux structures localesd'insertion, maintien dans l'emploi des seniors, soutien de l'activitééconomique locale... Il s'agit de sensibiliser le producteur sur un certainnombre d'affirmations énumérées, afin qu'il puisse déterminer si une réflexiona déjà été engagée sur ce sujet ou non, ou bien si des actions sont d'ores etdéjà initiées. En quelques clics, toute entreprise peut connaître ses marges deprogression et valoriser ses atouts grâce aux aspects sociaux et sociétaux dela certification Plante Bleue
3 UN PILIER DU DÉVELOPPEMENT DURABLE DE PLUS EN PLUSAFFIRMÉ...
Plante Bleue permet ainsi de mettre en avant et de faire connaître auprès duconsommateur les atouts de la production française en termes d'emploi. Leniveau III de la certification, en cours d'élaboration, devra probablementmettre l'accent sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) del'horticulture et des pépinières. La RSE consiste à prendre en compte lesimpacts sociaux et environnementaux des activités économiques pour adopter lesmeilleures pratiques possibles et contribuer ainsi à l'amélioration de lasociété et à la protection de l'environnement. Si dans les grandes entreprises(Veolia et EDF, par exemple), la RSE est au coeur de la stratégie, le mouvementest encore embryonnaire s'agissant des PME et des TPE. Il est quasi inexistanten agriculture. Pourtant, 1 dirigeant de PME-PMI (hors secteur agricole) sur 2pense que la prise en considération des différents enjeux de développementdurable et de responsabilité sociétale modifiera les fondamentaux del'organisation de leur entreprise avant cinq ans (2). Et entre 8 et 9entrepreneurs sur 10 sont convaincus que leur entreprise doit s'engageractivement sur ces questions (2). L'horticulture et les pépinières ne pourrontéchapper à cette évolution.
Rachel Boivin (3)
(1) Les documents relatifs au diagnostic et au référentiel sont disponiblessur www.valhor.com, dans la rubrique Qualité & Certification. Plusd'informations sur plantebleue@valhor.fr (2) Baromètre Generali-CSA – Les décideurs face aux nouveaux défis desociété – avril 2011. (3) Fédération nationale des producteurs de l'horticulture et des pépinières(FNPHP), r.boivin@fnphp.com
Avec une moyenne de 5 personnes à temps complet par entreprise, le secteurde l'horticulture et des pépinières comptait en 2010 plus de 25 300 emploisdirects.
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