Promotion. Jardins cocons et jardins durables aux Tuileries

Le jardin des Tuileries semble plutôt bien réussir à Jardins Jardin, qui s'y déroulera en juin pour la 9e année consécutive ! L'occasion, malgré ces temps économiques difficiles, de faire mieux qu'en 2011, où 21 000 visiteurs sont venus découvrir les réalisations de la plupart des grands acteurs du secteur du jardin urbain privé.

Le végétal omniprésent

La manifestation rassemblera comme d'habitude des exposants proposant toutes les gammes de produits pour l'extérieur, répartis autour d'une zone réservée à la réalisation de jardins éphémères. Quatre paysagistes de quatre continents (Afrique, Asie, Amérique et Europe) ont travaillé sur un projet commun sur le thème du « jardin cocon », leurs quatre réalisations formant les pétales d'une même fleur. La société Vertdéco présentera un jardin où plantes médicinales et culinaires occuperont l'essentiel de l'espace. Conçu pour bouleverser nos repères spatiaux, le jardin « Dessus-dessous » de Thierry Dalcant est organisé autour de quatre niveaux pour autant d'atmosphères au plus près du végétal et de la matière. L'espace décline les références à l'intérieur : boudoir colonisé par le végétal, salon sous couvert boisé, cabinet de curiosité où le visiteur côtoie une diversité végétale indigène ou exotique.

Le Groupement national interprofessionnel des semences et plants (Gnis), devient partenaire de la manifestation cette année pour « offrir aux visiteurs un autre regard sur la pelouse ». Objectif : montrer que le gazon peut faire appel à nos cinq sens et qu'il a un rôle écologique à jouer en produisant de l'oxygène ou en filtrant les poussières, par exemple.

Une journée pour les pros

Le salon poursuit aussi sa volonté de devenir le rendez-vous du « design d'extérieur ». Un « village » dédié avec différents pôles (mobilier, prototypes, concours de l'innovation...) a été scénarisé par la designer Marine Peyre.

Ce sera l'occasion de découvrir des idées originales, comme le « guano de Paris », de Jean-Sébastien Poncet, designer et plasticien. L'idée est de « faire cohabiter la ville avec les pigeons et de récupérer leur fiente pour la transformer en compost pour les espaces verts de la ville, et les jardins ou jardinières d'appartement des particuliers. Articulé autour d'un pigeonnier spécifique, ce service permet de fixer une population de pigeons dans les parcs et d'en contrôler la santé et les reproductions ». Tout un programme...

Enfin, et surtout, Jardins Jardin propose chaque année une journée professionnelle, organisée en partenariat avec la Fédération française du paysage (FFP), l'Union nationale des entrepreneurs du paysage (Unep), Val'Hor et le groupe de veille prospective horticole Hortéa. Le vendredi 1er juin, de 9 h à 13 h, une table ronde sur le thème « achats durables et végétal » rappellera que la « responsabilité sociétale des entreprises, inscrite dans les lois Grenelle, impose aux acteurs économiques de développer l'information sociale et environnementale à destination des consommateurs ». En amont, elle les incite à mettre en oeuvre une politique « d'achats durables ».

Quels sont les enjeux pour la filière végétale ? La table ronde fera le point sur les marchés de la distribution spécialisée à travers l'exemple des écolabels (tel Plante bleue) et du paysage en tentant, en particulier, d'identifier la demande des collectivités et des entreprises, et de savoir si « la modification récente du code des marchés publics favorise un achat plus local » ; si l'offre française est suffisamment structurée pour permettre le développement des circuits courts. Des questions particulièrement pertinentes dans le contexte économique actuel...

Pascal Fayolle