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Cameraria ohridella. La mineuse moins vigoureuse

Dégâts de mineuse du marronnier. La teinte brun roussâtre du centre desmines provient de l'accumulation des déjections liquides de la larve (cinqstades larvaires se succédant durant sept à onze semaines).PHOTO : JÉRÔME JULLIEN

Cette année, en début d'été, les marronniers ont moins souffert de sesattaques dans les deux tiers nord de la France.

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Les bulletins de santé du végétal (BSV) régionaux en zones nonagricoles (ZNA) signalent depuis début juillet l'apparition de mines deCameraria ohridella bien visibles. Mais certaines éditions précisent queles dégâts semblent moins importants en 2012 que les années précédentes.

Un bouclier naturel : la vitalité des arbres

Les conditions climatiques rencontrées dans les deux tiers nord de la Francedepuis mi-avril ont en effet perturbé l'activité des papillons, et par voie deconséquence, ont diminué les populations larvaires.

De plus, les pluies et averses orageuses soutenues ont contribué à rétablirle niveau optimal des nappes phréatiques et à irriguer régulièrement les arbresfeuillus, ce qui a nettement renforcé leur vitalité. En début d'été, lesmarronniers d'Inde Aesculus hippocastanum disposaient d'une réserve eneau suffisante pour satisfaire leurs exigences nutritives et limiter lanuisibilité de la mineuse. Le stress physiologique du marronnier attaqué par lamineuse est d'autant plus marqué que l'arbre se trouve dans une station de solinadaptée : terrain rocheux ou peu profond, terre pauvre en matièresorganiques, plantation éloignée d'une source d'humidité. Le marronnier souffreaussi des faibles hygrométries atmosphériques, durement ressenties lors de lacanicule estivale de 2003.

Roussissement et défoliation

Lorsque la mineuse pullule, les marronniers les moins vigoureux deviennentles plus vulnérables aux infestations. Dans les cas graves, des branchespeuvent dépérir à la faveur des insectes xylophages et des champignonslignivores.

Cameraria ohridella évolue en trois à quatre générations successivesselon les régions et les conditions météorologiques. La deuxième générationlarvaire est d'ordinaire la plus préjudiciable, car elle évolue au moment de lapleine feuillaison du marronnier. Les papillons volent en essaims compactsautour des arbres nourriciers. Après l'accouplement et la ponte, les petitesmines arrondies des innombrables chenilles deviennent jointives sur lesfeuilles. Il s'ensuit un roussissement du feuillage, surtout dans le tiersinférieur du houppier, suivi en général d'une défoliation partielle dès ledébut d'été (parfois le feuillage chute en totalité) et d'une perte devigueur.

Jérôme Jullien

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