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ALAIN CHAVOIX, DIRIGEANT DE LA SOCIÉTÉ DE DÉVELOPPEMENT DE NOUVELLES TECHNOLOGIES HORTICOLES NOVHORTUS (30) « Prudence vis-à-vis des produits dits 'naturels' »

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Vous incitez les producteurs à rester prudents vis-à-vis des nouveaux produits dits « naturels ». Pourquoi ?

Si la plupart peuvent prétendre répondre aux besoins des utilisateurs, l'absence d'informations complètes (types d'intrants, pourcentage...) sur leur composition reste dangereuse. Un engrais minéral peut être identifié par sa composition (N, NO3, NH4, urée, urée de synthèse...), un produit phytosanitaire l'est également grâce à la matière première mentionnée et son pourcentage. Il doit en être de même pour les engrais organiques, « bio », composts ou amendements organiques. Parfois des familles de produits sont précisées, mais elles restent trop vagues. Par exemple, il existe des centaines de tourteaux de végétaux possibles. La composition complète des produits à revendication de phytostimulation de la croissance devrait elle aussi être indiquée.

Certains sont testés en station. Même si leur composition est incomplète, le producteur peut se fier aux résultats d'essais, non ?

La composition peut être modifiée, pour des raisons plus ou moins valables (techniques, économiques...), sans que le nom commercial change. Cela a pour première conséquence qu'un produit testé l'année N ne donnera pas forcément exactement les mêmes résultats l'année suivante si des modifications sont intervenues dans sa fabrication. Dans 95 % des cas, aucune information n'est fournie aux utilisateurs sur ces modifications. Plusieurs affaires ont déjà connu des dénouements malheureux pour les professionnels. Ces derniers assument alors seuls la plupart du temps les conséquences néfastes de ces pratiques. Quant aux stations de recherche, elles pourraient voir leur image ternie: si des expérimentations ont mis en valeur un produit, on comprend aisément qu'en cas de modification de sa composition, les résultats observés par la suite chez les utilisateurs puissent être différents.

Par ailleurs, en cas de litige, et en l'absence de toute information sur un produit acheté quelques mois voire quelques années avant, les chances de pouvoir trouver et vérifier des pistes sur les origines d'une défaillance du produit sont extrêmement réduites.

Quelles informations demander ?

Techniciens, formateurs, utilisateurs, conseillers, expérimentateurs, commerciaux doivent pouvoir obtenir de la part d'un fabricant ou d'un commercial la composition précise, ainsi que certaines informations liées à des analyses effectuées dans un laboratoire indépendant et français (les méthodes d'analyse peuvent différer d'un pays à l'autre). Par exemple: la courbe de minéralisation pour un engrais organique, celle des points pF pour des rétenteurs d'eau...

Valérie Vidril

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