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Journées techniques À la recherche d'indices sur les sols pollués

L'Ademe a fait le point sur deux programmes

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Les 16 et 17 octobre, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) a organisé deux journées techniques nationales, la première consacrée aux bio-indicateurs pour la caractérisation des sols, la seconde, aux phytotechnologies appliquées aux sols pollués.

Si l'Agence est connue pour son travail dans les domaines de l'énergie et des déchets, on sait moins qu'elle mène des actions en faveur de la protection des sols et de la gestion des sols pollués. Depuis une dizaine d'années, l'importance du caractère vivant et de la biodiversité des sols est reconnue, mais peu d'outils scientifiquement validés existent pour en déterminer les aspects.

Disposer de normes

Lors de la journée « bio-indicateurs », les résultats d'un vaste programme de recherche engagé depuis 2004 et faisant suite à la mise en place en 2001 du GIS Sol (Groupement d'intérêt scientifique sur le sol) ont été présentés. L'objectif est de disposer de normes pour juger du bon état d'un sol, non seulement du point de vue de ses caractéristiques physico-chimiques et structurelles, mais également sur le plan des éléments vivants qui le composent. Un bio-indicateur est défini comme un organisme vivant qui renseigne sur l'état de fonctionnement d'un écosystème.

On en distingue deux catégories : les bio-indicateurs d'accumulation, qui accumulent une ou plusieurs substances issues de leur environnement et qui permettent ainsi d'évaluer le niveau d'exposition à cette substance, et les bio-indicateurs d'effet ou d'impact, qui permettent de révéler des effets spécifiques liés à une exposition à une substance ou à un stress.

Une vingtaine de fiches outils

La journée a été l'occasion pour les chercheurs, engagés dans ce programme et issus d'une vingtaine d'équipes différentes, d'échanger avec les autres acteurs de ce projet, collectivités territoriales, entreprises de biotechnologies, institutionnels. À la clé, un compte rendu pour toutes les équipes, mais aussi l'élaboration d'une vingtaine de fiches outils décrivant, pour chaque bio-indicateur, son intérêt, les méthodes de prélèvement et d'analyse, l'interprétation des résultats, les limites d'utilisation. De l'avis des participants, sur la question de la caractérisation des sols, il y aura un « avant » et un « après » cette rencontre technique nationale.

Concernant le thème des phytotechnologies, un sujet plus largement développé dans les programmes de recherche de ces dix dernières années que les bio-indicateurs, les interventions ont été centrées sur la place des différentes techniques (phytostabilisation, phytoextraction, phyto et rhizodégradation) utilisables pour la dépollution des sols. Avec plusieurs constats : la nécessité de poursuivre les travaux de recherche sur le long terme, la difficulté de standardiser les techniques et le besoin de prendre chaque site comme un cas spécifique. Et avec la publication par l'Ademe d'un guide technique : Les phytotechnologies appliquées aux sites et sols pollués, état de l'art et guide de mise en oeuvre.

Yaël Haddad

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