Paysage Les artisans trouvent l'air du temps très frais
La CNATP a tenu son congrès annuel à Arles (13).
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La Chambre nationale de l'artisanat, des travaux publics et du paysage (CNATP) a organisé les mercredi 7 et jeudi 8 novembre à Arles, son congrès annuel. L'occasion de porter haut et fort la voix de l'artisanat, pilier de l'emploi dans une société marquée par les licenciements, innombrables, dans le secteur industriel.
Le pacte de compétitivité jugé insuffisant
Gérard Bobier, président de la CNATP, a reconnu que les « derniers mois avaient été difficiles » et craint que les prochains « ne le soient peut-être aussi ». Toutefois, selon lui, « l'artisanat traverse peut-être un peu mieux la crise que les autres secteurs, mais jusqu'à quand ? » Le plus difficile ? « Le manque de relais financier de la part des banques. » Le président a également listé les signaux négatifs reçus par les artisans de la part du gouvernement en place : augmentation des charges des indépendants ou hausse de la TVA, entre autres. Rejoignant d'autres syndicats professionnels, la CNATP réclame aussi la suppression du statut d'auto-entrepreneur, qui porte une « concurrence déloyale aux professionnels sur le terrain ».
Les artisans réclament une baisse du coût du travail. Le crédit d'impôt pour les entreprises annoncé pour 2014 ? « Cela semble une bonne idée », a estimé Gérard Bobier, mais il déplore que les entreprises aient un an à attendre pour retrouver des marges de manoeuvre, et que le pacte de compétitivité soit insuffisant, en « ne s'attaquant pas au financement des charges ». Il en appelle aussi à l'exemple que doit donner l'État en baissant ses dépenses. Enfin, il met en garde le gouvernement : si la TVA applicable aux sociétés de services dans le paysage devait passer à 20 %, « 10 000 emplois seraient fragilisés ».
De son côté, l'Union professionnelle artisanale (UPA) a tenu à rappeler que la hausse de la TVA de 7 à 10 % revient à faire quasiment doubler ce taux en quelques mois, puisqu'il était encore à 5,5 % il n'y a pas si longtemps. Un rude coup pour les artisans qui représentent en France 1,2 million d'entreprises et 3 millions de salariés. Mais la crainte est surtout de voir arriver, en plus, une augmentation de la CSG, jugée inévitable pour assurer un financement pérenne de la Sécurité sociale... Si les artisans tiennent, par les temps qui courrent, à affirmer leur volontarisme, leur discours reste aujourd'hui largement alarmiste...
Pascal Fayolle
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