L'entreprise Froger Fleurs (Sainte-Gemmes-sur-Loire) et le conseil général du Maine-et-Loire ont lancé en novembre dernier la marque « Produit d'Anjou » en collaboration avec des fleuristes du département. L'objectif de ce signe de reconnaissance est de soutenir les productions locales et les emplois qu'elle crée sur le département. La fleur coupée l'expérimente en avant-première...
La convergence de deux motivations
L'idée d'un partenariat entre Froger Fleurs et ses clients fleuristes locaux est née quelque temps après la mise en ligne en juin 2010 du site de vente en ligne www.lilasroseboutique.com. « Nous nous sommes rendus compte que les consommateurs étaient très sensibles à l'origine régionale des produits », raconte Guillaume Froger, cogérant de l'entreprise avec sa soeur Emmanuelle. « Des internautes voulaient savoir où trouver nos fleurs autour d'Angers. L'idée nous est venue de valoriser l'origine locale de nos produits chez les fleuristes avec qui nous travaillons depuis des années. » Le bénéfice est réciproque : l'entreprise horticole répond aux attentes du consommateur angevin, le commerçant partenaire profite de la lisibilité du site « Lilas rose boutique » (120 000 visiteurs en 2010). Pour être soutenus dans leur démarche, Guillaume et Emmanuelle Froger se sont tournés vers le conseil général, qui souhaitait faire émerger une marque susceptible de promouvoir les productions du département et donc les emplois locaux. C'est ainsi qu'est né « Produit d'Anjou », décliné de la marque de territoire « L'Avenir pousse en Anjou ! ».
Une opération-test à concrétiser
Une démarche collective des professionnels de la filière horticole des Pays de la Loire, avec le même souci de valoriser le savoir-faire local, avait abouti à la création en 2004 de la marque « L'Esprit horticole en Pays de la Loire », d'ailleurs utilisée par l'entreprise Froger Fleurs. Mais une étude benchmarking réalisée en 2010 en avait souligné les faiblesses : un manque de lisibilité auprès du public, un cahier des charges à préciser... « Un nouveau projet à l'échelle de la vallée de la Loire, en partenariat avec la région Centre, a été initié », précise Édith Bodet-Emereau, animatrice de l'Arfho (*), qui ajoute que les récents développements en matière de certification (Plante Bleue, label rouge) ont amené les professionnels régionaux à s'interroger sur le périmètre à donner à la marque régionale, d'où un report de la démarche en l'absence de consensus fort. « La marque "Produit d'Anjou" suscite de nombreuses interrogations, ce qui n'est pas un mal. » Car, pour la première région française de production horticole, signaler l'origine géographique des produits ne peut que leur apporter une valeur ajoutée. Reste à transformer l'essai, en installant des fondements solides. « Avec Froger Fleurs, nous réalisons un test », explique Arnaud Tézé, chef de projet « Produit d'Anjou » au conseil général du Maine-et-Loire. « Nous sommes en train de préciser le contenu du cahier des charges, les critères d'utilisation de la marque, les contrôles, le comité d'agrément... » D'ici l'été, le conseil général aura travaillé avec l'ensemble des acteurs (CCI, chambre d'agriculture, chambre de métiers, BHR, Arfho, entreprises...) et la procédure d'obtention sera finalisée, pour la filière horticole mais aussi pour les autres filières.
Valérie Vidril
(*) Association régionale de la filière horticole ornementale des Pays de la Loire.