Le jardin d'essai « Le béton & le bourgeon » a été révélé en mai 2011 au Domaine de Courson (91). Oeuvre de deux paysagistes (Pauline Robiliard et Xavier Coquelet) pour l'OTJ (Observatoire des tendances du jardin) et offert par l'Institut Jardiland, ce jardin a repris vie au sein du service psychiatrie pour adolescents et jeunes adultes de l'Institut Mutualiste Montsouris (Paris XIVe). Au coeur d'une cour goudronnée d'environ 250 m², encadrée de murs semi-ouverts, le jardin s'organise en zones modulables à utilisation collective ou individuelle. Six big bags accueillent des végétaux d'ornement ou des espèces potagères (notre photo). Des structures supplémentaires sont envisagées pour des gros sujets. Cet espace est à la disposition des patients et du personnel médical désirant jardiner ou simplement flâner. Il sert surtout de base à un dialogue entre les patients, leur entourage et les soignants.
Deux jardins hospitaliers de l'architecte paysagiste Régis Guignard (agence Méristème) se sont mis en place. L'un de 4 ha, fin octobre dernier, à l'hôpital Croix-Rousse de Lyon (69), avec l'architecte Christian de Portzamparc. La première tranche du second, avec Architecture Studio, sera inaugurée ce mois-ci à l'hôpital Sainte-Anne à Paris. Le jardinage y est vu comme hospitalier dans tous les sens du terme : il stimule les sens, les émotions, la mémoire ; il calme les douleurs et les angoisses. Le jardin est utile à la santé et au bien-être des gens qui le fréquentent. Son effet thérapeutique est jugé primordial dans les lieux dits « d'isolement ».
Celui de Lyon est traité en quatiers dont la partie centrale de 1,2 ha rassemble des plantes médicinales classées selon leur principe actif : alcaloïdes, saponines, tanins, vitamines, amertume, coumarines, flavonoïdes, glugosides, mucilage, huiles essentielles, phénols, résines...
Celui de Paris s'inscrit dans une zone de 14 ha et remplace deux terrains de tennis. Le schéma directeur immobilier mêlera, sur 15-20 ans, trois volets : hospitalier, urbain et architectural. Les anciens potagers vont devenir des ateliers d'hortithérapie et des jardins partagés plus en adéquation avec le projet médical et la durée des séjours (15 à 18 jours en moyenne). Le jardin va s'adapter aux soins prodigués et va impliquer une équipe dédiée. Une partie de cet espace s'ouvre déjà sur le quartier qui l'entoure. Les alignements d'arbres ont été reconstitués, les parterres redessinés avec les plantes médicinales non toxiques adaptées à notre climat.
Odile Maillard