C'est dans l'air du temps... Après les potagers collectifs et jardins familiaux, voici venir les vergers partagés. La Ville de Caen (14), en Basse-Normandie, a lancé, le 27 mars, la plantation d'un verger collectif en libre-service, en présence d'enfants de l'école Cinq Continents. Sur un terrain de 2 000 m2 non clos, une vingtaine d'arbres fruitiers sont accessibles gratuitement, en particulier lors des récoltes.
Depuis quelques années, Caen expérimente l'installation d'arbres fruitiers dans l'espace public, dans ses parcs et jardins municipaux notamment, et crée maintenant son premier verger municipal. Les habitants du quartier de la Folie-Couvrechef, au nord de Caen, ont été sollicités pour sélectionner les essences parmi une liste d'arbres adaptés aux conditions locales : pommiers, poiriers, cerisiers, abricotiers, pruniers, pêchers...
De nombreux petits fruitiers types framboisiers, groseilliers, cassissiers seront également introduits. Un agent de la Ville, spécialisé dans l'entretien des arbres fruitiers, sera chargé de la taille. La première « grande récolte » est attendue d'ici trois ans. Philippe Duron, maire de Caen, espère que ce jardin de proximité permettra aux habitants de se réapproprier un peu de nature et qu'il deviendra un espace de rencontre pour développer le lien social via des moments de convivialité, des activités culturelles ou éducatives. D'autant que ce verger est entouré de nombreux logements et d'une école.
Si le verger en libre-service est une première, la Ville a déjà créé quatre jardins partagés et en prévoit un cinquième.
Autre région, autre initiative. Dans son projet de « renaturation », la communauté de communes de Cernay et ses environs (68), en Alsace, a prévu de s'intéresser elle aussi aux vergers traditionnels dont l'intérêt va en décroissant (la distillation étant très réglementée). Une bourse a été créée pour que les propriétaires d'arbres fruitiers ne désirant plus s'en occuper puissent en céder l'entretien et la jouissance à des personnes intéressées.
Odile Maillard