FNPHP Contre mauvaise fortune bon congrès
Malgré un contexte économique tendu, les participants au congrès de la Fédération nationale des produteurs de l'horticulture et des pépinières (FNPHP), qui a eu lieu à Toulouse les 20 et 21 juin, ont mis un point d'honneur à regarder vers l'avant mais ont profondément regretté l'absence de représentant du ministère...
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Malgré un contexte économique tendu, les participants au congrès de la Fédération nationale des producteurs de l'horticulture et des pépinières (FNPHP), qui a eu lieu à Toulouse les 20 et 21 juin, ont mis un point d'honneur à regarder vers l'avant mais ont profondément regretté l'absence de représentant du ministère...
Comment analyser ce printemps perturbé par un climat catastrophique pour la filière mais qui ne fait peut-être qu'exacerber une mutation profonde des comportements que les producteurs devront forcément prendre en compte au cours des prochaines années ? Quel comportement adopter l'an prochain face à la distribution spécialisée, qui n'a pas toujours respecté ses engagements vis-à-vis des producteurs ? En d'autres termes, comment sortir par le haut d'un printemps 2013 qui restera dans toutes les mémoires ? Telles étaient les questions posées en filigrane du congrès de la FNPHP à Toulouse.
Conquérants et constructifsLes producteurs ont tenu à ne pas s'y montrer abattus mais conquérants, pas fatalistes mais constructifs. Ils ont passé en revue les grands combats du moment. Avec la MSA, par exemple, qui validé l'idée que les cotisations sociales puissent être étalées dans le temps. Mais attention à ne pas attendre que les difficultés économiques se montrent insurmontables pour agir. En d'autres termes, si les trésoreries sont, pour l'heure, encore relativement saines, il n'en sera peut-être plus de même au cours du prochain automne ou, pire encore, au moment de lancer les cultures du printemps prochain. Mieux vaut donc anticiper et prendre contact avec l'organisme chargé de collecter les cotisations sociales au plus vite. « Tout le monde n'a pas pris la mesure de la situation. La MSA a encore été relativement peu sollicitée, ce qui semble anormal au regard des résultats économiques des entreprises (16 % de baisse de chiffre d'affaires en moyenne par rapport à 2012) », estimaient les élu de la Fédération, qui craignent que nombre de producteurs réagissent trop tard... La collecte de la TVA qui arrive et les difficultés d'obtenir des prêts à court terme au niveau des banques vont peut-être accélérer le mouvement... Et quid de la BPI, banque publique d'investissement ? Si elle est avant tout réservée aux investissements, un volet y est réservé à l'aide immédiate à la trésorerie des entreprises. Elle peut même financer des avance de CICE, le fameux crédit d'impôt compétitivité emploi, une usine à gaz, qui peut cependant permettre de récupérer 6 % de charges, ce qui n'est pas forcément négligeable, même si la démarche est rébarbative. Les aides de la PAC...Dans sa volonté de défendre à tout prix la compétitivité des entreprises françaises, la fédération a entrepris une démarche pour que les horticulteurs et pépiniéristes puissent bénéficier des aides de la PAC, politique agricole commune. Celle-ci étant actuellement en négociation, un groupe de travail a été constitué pour que la profession se positionne pour « permettre la baisse du coût du travail, la modernisation des entreprises et ainsi favoriser les reprises d'entreprises ». Les dossiers PAC sont aujourd'hui faciles à monter, les contraintes réglementaires sont devenues plus simples, et le développement du label Plante Bleue devrait favoriser l'accès aux aides pour la filière...
Herrero fait son showAprès un rapide coup d'oeil sur une autre usine à gaz, la taxe poids lourd, qui devrait être mise en place au cours des prochains mois (cf. Lh n° 844 du 22 mai dernier), les participants ont pu écouter Daniel Herrero qui a réalisé un magnifique one man show sur le thème de l'esprit d'équipe dans l'entreprise. Nous y reviendrons dans un prochain numéro du Lien horticole. La seconde journée du congrès a débuté avec la question de l'avenir de la Fédération. L'érosion des adhérents oblige aujourd'hui le syndicat à se remettre en cause. Les dirigeants ont donc réfléchi à une stratégie qui permettrait à la fédération de « répondre à des demandes de plus en plus spécifiques » et de continuer à piloter les dossiers avec moins de moyens. Un point sensible au sein de la fédération, certains adhérents voyant dans ce projet la fin de la présence en région de la fédération et le début d'un service à la carte pour chacun bien éloigné de la mise en commun des idées et des actions, sur laquelle doit reposer l'action collective d'un métier. Nous y reviendrons aussi dans un prochain Lien horticole. Dans son allocution, Dominique Douard a noté que toutes les fédérations se posaient aujourd'hui les mêmes questions que la FNPHP. Toutes sont confrontées à l'adhérent consommateur qui ne bouge pas de chez lui et reste derrière son ordinateur. C'est donc via ce média qu'il faut le toucher. Il est revenu sur la crise de ce printemps, qui a touché l'ensemble des neuf familles de Val'Hor. L'organisme a rapidement mobilisé des fonds pour organiser une campagne de promotion permettant d'inciter les consommateurs à acheter des végétaux malgré le contexte climatique. Expliquant que même les entreprises du paysage sont actuellement en cours de paupérisation, les concepteurs, jugeant que le marché est désormais mature, ont choisi de se tourner vers l'exportation de leur savoir faire. Dominique Douard a expliqué que Val'Hor peut permettre aux producteurs d'innover (l'innovation peut parfois être toute simple), de labelliser (via Plante Bleue), d'exporter (17 producteurs ont pris un stand sur le dernier IPM d'Essen dans un stand France aidé par Val'Hor). Mais 69 % du budget de l'organisme est dédié à la promotion, comme il l'a montré via la radio pendant le printemps, et à la valorisation, comme avec les Victoires du Paysage.
Le ministère snobe les producteursPrétextant les inondations dans les Pyrénées toutes proches, Christine Avelin, chargée des questions horticoles au ministère de l'Agriculture, a annulé sa visite à Toulouse la veille de son intervention prévue le 21 juin. C'est donc en vidéo que Dominique Boutillon, présidente de la FNPHP, a choisi de lui transmettre les doléances des producteurs, regrettant profondément que la représentante du ministre, pourtant si proche (les zones inondées se situent si près de Toulouse !), n'ait pas jugé utile de venir soutenir une profession qui soufre. Elle a repris les doléances des producteurs, ceux abordés précédemment lors du congrès et d'autres, la disparition du BEPA dans l'enseignement horticole, par exemple. Quelle sera la réponse du ministère ? Il faudra peut-être attendre 2014 pour le savoir...Enfin, le congrès s'est clôt par une intervention de Catherine Golden de BeCitizen, sur le thème : « transformer l'horticulture négative en horticulture positive ». Une compilation de lieux communs et de déjà vu qui ont rendu cette intervention inintéressante, plombant sur la fin un congrès qui avait pourtant débuté sous les meilleurs auspices. Dommage, car la Fédération avait, cette année, insufflé une vraie dynamique dans son rendez-vous annuel...
P.F.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :