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Interview Mettre en place un réseau d'informations et d'échanges sur les PEE

Bernard Abdilla ©Serres du Baderand Bernard Abdilla ©Serres du Baderand

Bernard Abdilla, responsable des serres du Baderand, à Saint-Didier-de-Formans, dans l'Ain, et président de la FNPHP 01 (Fédération départementale des producteurs de l'horticulture et des pépinières de l'Ain), se positionne par rapport aux plantes exotiques envahissantes.

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Bernard Abdilla, responsable des serres du Baderand, à Saint-Didier-de-Formans, dans l'Ain, et président de la FNPHP 01 (Fédération départementale des producteurs de l'horticulture et des pépinières de l'Ain), se positionne par rapport aux plantes exotiques envahissantes.

Comment est né votre intérêt pour les plantes exotiques envahissantes (PEE) ? Avec quelques collègues pêcheurs et riverains, nous avons monté, en 2008, une petite association locale de gestion environnementale autour d'un cours d'eau : le Formans. Rapidement, nous avons été amenés à nous préoccuper des PEE. Notre association a reçu le label Laurier Fondation de France pour ses études sur le sujet.

En quoi les PEE sont-elles préoccupantes ? Les PEE ont des capacités d'adaptation végétative ou de multiplication qui leur permettent de prendre le dessus très rapidement sur les autres espèces, déréglant les équilibres des populations botaniques originelles. Le danger peut être d'ordre sanitaire (ambroisie, berce...), économique ou environnemental. Le robinier pseudoacacia, que tout le monde a intégré à l'image de nos forêts ensoleillées, a été introduit par un botaniste en Europe en 1601 : quel chemin parcouru depuis ! La renouée du Japon, importée au début du siècle passé, était encore largement préconisée comme plante pour embellir le jardin et les pièces d'eau dans le Guide pratique d'horticulture des années trente : elle est devenue l'une des principales pestes des bords de nos rivières. Un peu à la même époque, les Américains ont introduit quelques pieds de nos salicaires communes (Lythrum salicaria) indigènes : résultat, en fin d'été, les marais américains se colorent irrémédiablement en mauve !

La filière horticole devrait donc se sentir concernée ? Une à deux variétés sur vingt utilisées pour l'ornement ou l'agriculture pourraient potentiellement devenir envahissantes. Les modes de culture et de propagation actuels très rapides peuvent nous faire craindre le pire, et ce d'autant plus que les équilibres naturels deviennent de plus en plus restreints et fragilisés, soumis aux changements climatiques. Néanmoins, la filière horticole n'est pas la seule responsable, et les erreurs et les manques d'anticipation sont légion ! Les aménageurs hydrauliques, les services de l'équipement, les entrepreneurs de travaux publics et les agriculteurs ont ainsi favorisé la dispersion des renouées du Japon.

.../...Retrouvez la totalité de cette interview dans le Lien horticole n°856 du 25 septembre 2013.

(1) Cahiers des clauses techniques particulières.(2) Conservatoires botaniques nationaux.

V.V.

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