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Mieux connaître et comprendre les acheteurs de demain

Utilisateurs d'internet et des nouvelles technologies, les jeunes deviendront des clients potentiels d'ici cinq ans. Le Bureau horticole régional (BHR) a voulu, en organisant cette conférence, sensibiliser les professionnels de la filière horticole aux comportements de cette génération pour anticiper les ventes de demain.PHOTO : PASCAL FAYOLLE

La génération actuelle constituera d'ici quelques années la clientèle des produits végétaux. Afin de s'y préparer au mieux, le Bureau horticole régional a convié un spécialiste pour sensibiliser les professionnels dans le cadre du lancement de la nouvelle formule des Visites Vertes.

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Le mardi 10 septembre avait lieu à Terra Botanica, à Angers (49), une conférence portant sur « les jeunes, internet et les mondes virtuels ». Animée par Stéphane Blocquaux, docteur en sciences de l'information et de la communication et professeur à l'université catholique de l'Ouest, à Angers, elle avait pour objectif de sensibiliser la profession à d'importants changements sociétaux. À cette occasion, de nombreux professionnels avaient fait le déplacement au centre d'affaires du parc à thème consacré au végétal.

« La révolution multimédia nous interpelle, nous choque ou nous passionne. Elle est aussi dangereuse qu'attractive. Professionnels, nous nous devons d'être informés sur les pratiques d'internet, sur ses enjeux, mais aussi ses limites et ses dangers pour nos jeunes. N'est-il pas nécessaire de tenter de mieux comprendre ces outils et réseaux numériques qui nous entourent pour apprendre à contrôler et à anticiper les usages de ces nouvelles technologies qui forgent l'identité et le mode de vie des acheteurs de demain ? » C'est à cette question que Stéphane Blocquaux a tenté de répondre.

La génération virtuelle, bientôt des acheteurs

Il est revenu sur l'histoire d'internet qui, créé en 1983, a envahi les foyers français dans le milieu des années 1990, jusqu'à devenir, aujourd'hui, un outil incontournable. L'enseignant-chercheur a également évoqué la nuance entre le réel et le virtuel. Un objet « virtuel » est souvent assimilé à quelque chose de « faux ». Comme on ne peut pas le toucher, celuici n'est pas « vrai ». Il a ensuite dressé le portrait de la génération actuelle, celle des « digital native », qui est sans doute celle du virtuel, car née avec les nouvelles technologies et le numérique (ordinateurs, téléphones portables et lecteurs MP3). Ces jeunes utilisent l'outil internet pour jouer, se faire des amis, mais aussi commettre des délits (téléchargements illégaux de films ou de musique). Cette conférence, qui vise habituellement des parents et/ou des éducateurs dont les préoccupations peuvent paraître bien éloignées de celles du secteur horticole, avait pour but d'attirer l'attention des professionnels sur les clients de demain. Ces derniers auront sans doute des réflexes d'achat différents de ceux connus et observés actuellement. Ils ne peuvent d'ailleurs pas se passer du web. Cet outil, sans lequel certains éprouvent des sentiments de vide, de dépression et/ou d'irritabilité, voire de dépendance, fait partie intégrante de leur vie. Du fait de cette évolution, il faudra sans doute modifier les techniques de vente pour les attirer vers les produits végétaux. Aujourd'hui adolescents, ils deviendront des clients potentiels d'ici cinq ans et leur pouvoir d'achat augmentera avec leur entrée dans la vie active.

En deux heures, Stéphane Blocquaux a évoqué différents points pour conclure sur le caractère indispensable de l'« éducation au virtuel ». Il est donc essentiel, pour nos filières, de s'initier à ces outils pour mieux cerner les futurs acheteurs et, surtout, pour comprendre pourquoi ils sont si friands de ces technologies. C'est aujourd'hui qu'il faut se préparer à ce qui va se passer demain en termes de vente en général et pour les végétaux en particulier.

Cette conférence, initiée par le Bureau horticole régional (BHR), organisateur des Visites Vertes en partenariat avec Végépolys, a été particulièrement appréciée du public. Néanmoins, elle pouvait laisser sceptique dans la mesure où le contenu était très éloigné des métiers du végétal. Elle a toutefois eu le mérite d'attirer l'attention des professionnels du secteur sur l'évolution possible de la future clientèle, afin qu'ils puissent s'y préparer au mieux et dès maintenant.

Gwenaëlle André

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