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Colloque scientifique. La SNHF explore les coulisses de la floraison

Distributeur de Warner pour la France, Christophe Travers (à droite) a reçu des mains de Janic Gourlet, président de la section rose de la SNHF, le Grand prix toutes catégories.PHOTO : SNHF

Destiné à percer le secret des plantes, le quinzième rendez-vous de l'association était organisé sur le site de l'Agrocampus Ouest de Rennes.

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Une dizaine de conférenciers se sont succédé à Rennes, à l'invitation de la Société nationale d'horticulture de France (SNHF), pour tenter de livrer les secrets de la floraison des plantes. Un mystère pas encore complètement résolu, malgré l'avancée des connaissances, notamment dans le domaine de la génétique.

Christian Dumas, professeur émérite à l'École normale supérieure de Lyon, a rappelé, en introduction, que la diversité des fleurs cache une certaine unité de développement et a souligné que si la science est réputée austère « la fleur est un bon support pour démontrer l'équation d'un certain bonheur scientifique, avec un peu d'art, de poésie et d'histoire des sciences, le tout complété par quelques données récentes ». Il a ainsi rappelé que des artistes comme le maître verrier Émile Gallé ou le poète allemand Goethe ont aussi été de grands botanistes. Ce dernier est en effet l'auteur d'un traité sur la métamorphose des plantes et a été le premier à émettre l'hypothèse que les organes constituant les fleurs provenaient de la transformation du méristème végétatif à l'origine des feuilles en méristème d'inflorescence, sous l'influence supposée d'une substance baptisée alors florigène. Considérée comme farfelue à l'époque, cette hypothèse a été confirmée près de deux siècles plus tard par deux équipes de généticiens anglais et américains !

L'alternance des fruitiers bientôt comprise ?

Dans leurs interventions, Jean-Pierre Bouly, maître de conférence à l'université Pierre-et-Marie-Curie, et Marianne Delarue, maître assistante à l'université Paris Sud, ont décortiqué les étapes du développement de la fleur et souligné les facteurs endogènes et environnementaux pouvant les influencer. Jean-Jacques Kelner, maître de conférence à Montpellier Sup-Agro, a centré son exposé sur la floraison des fruitiers et plus particulièrement sur le phénomène de l'alternance de production présente chez certaines espèces de pommiers. Un mystère que le chercheur Baptiste Guitton a souhaité élucider, en identifiant les principaux gènes responsables, ce qui lui a valu d'être désigné lauréat du prix de thèse 2013 de la SNHF. Un travail qui l'a également conduit à s'intéresser à l'élaboration de tests génétiques qui pourraient permettre de dépister rapidement la tendance des nouvelles variétés développées par les sélectionneurs.

Avec Gilles Galopin, enseignant chercheur à Agrocampus Ouest Angers, et Fabrice Foucher, chercheur à l'Institut de recherche en horticulture et semences de l'Inra d'Angers, c'était au tour des arbustes et plus particulièrement des rosiers de dévoiler une partie de leurs secrets.

Et pour conclure cette journée, Aline Raynal-Roques, professeur au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, a rappelé les différentes stratégies des plantes à fleurs pour se reproduire. À l'occasion de ce colloque scientifique, le Grand prix de la rose SNHF 2013 a été décerné dans les salons de l'hôtel de ville de Rennes. Il a notamment distingué la rose Peace & Love 'Chewsunsign' (Grand prix toutes catégories) de l'obtenteur Chris Warner, en présence de Christophe Travers, distributeur Warner.

Yaël Haddad

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