KOEN TIERENS, CONSULTANT ET SECRÉTAIRE D'AVBS (*), DRESSE LE PORTRAIT DE LA PROFESSION HORTICOLE FLAMANDE « L'horticulture reste un secteur porteur »
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Pouvez-vous présenter le secteur de l'horticulture ornementale en Flandre ?
En Belgique, 6 500 ha sont consacrés à l'horticulture ornementale : 6 000 ha en pleine terre et 500 ha sous serres. La principale production étant la pépinière (50 % du chiffre d'affaires) avec 5 000 ha de culture. Ce secteur génère 580 millions d'euros, dont 530 pour la Flandre. En 2012, la Belgique comptait 1 900 producteurs parmi lesquels 1 200 sont membres d'AVBS.
Quelles ont été les principales évolutions du secteur depuis cinq ans ?
Le chiffre d'affaires de l'ensemble de la profession a augmenté. Néanmoins, les producteurs de fleurs coupées, qui ont des besoins importants en énergie, ont vu le leur diminuer. De plus, le nombre d'entreprises est en baisse depuis 2005. On comptait 3 300 producteurs il y a huit ans, alors qu'en 2012, il y en avait 43 % de moins.
Comment a débuté l'année 2013 ?
AVBS a mis en place un baromètre de l'horticulture ornementale, afin de bénéficier de résultats économiques clairs (100 membres de l'organisation professionnelle ont répondu à cette enquête).
Concernant le premier trimestre de cette année 2013, 71 % des personnes interrogées ont constaté une baisse de leur chiffre d'affaires.
Comment pouvez-vous expliquer cette diminution ?
Une combinaison de facteurs peut justifier cette baisse. Tout d'abord, il y a les conditions climatiques, froid et gel notamment. Ensuite, une consommation en berne ayant entraîné des prix finaux plus faibles. Et, enfin, une augmentation des charges de transport et d'énergie. Ce dernier point a été particulièrement important dans la baisse du chiffre d'affaires des producteurs sous serres.
Quelles sont les principales stratégies du secteur pour faire face à une telle conjoncture ?
L'idée est de toujours faire preuve de professionnalisme, afin de conserver la valeur ajoutée des produits horticoles. L'horticulture ornementale représente en effet 10 % du chiffre d'affaires de l'agriculture belge, mais uniquement 1 % des quantités produites. De plus, l'innovation, la flexibilité et l'élasticité peuvent être des leviers d'action pour que les entreprises se restructurent en fonction des attentes du marché. L'horticulture reste un secteur porteur avec de nombreuses opportunités. Cependant, pour certains produits typiquement flamands, comme les azalées, il est moins nécessaire de se réorienter, car le marché reste plus stable.
Quelles seront les principales évolutions de la profession dans les années à venir ?
Je pense que les surfaces des entreprises vont augmenter et que celles qui optent pour une diversification de leur production auront davantage d'opportunités que les producteurs monospécifiques. Néanmoins, certains resteront avec un produit unique et ouvriront, sans doute, des succursales à l'étranger : en Afrique ou en Chine notamment. Cela permettra de réduire les frais de personnel élevés en Europe et de conquérir de nouveaux marchés. Quant aux entreprises avec différents produits, elles se focaliseront sur une distribution locale, afin de ne pas être en concurrence avec les sociétés allemandes, hollandaises, anglaises ou françaises. La Belgique reste un important exportateur : en 2012, près de 7 millions d'euros de chiffre d'affaires étaient issus des exportations dont 33 % vers la France ; ce chiffre s'est maintenu en ce début d'année 2013.
Propos recueillis par Gwenaëlle André
(*) AVBS est l'organisation professionnelle flamande des producteurs et distributeurs de plantes, fleurs et produits de pépinière et des paysagistes. Créée en 1972, elle représente aujourd'hui 70 % du secteur ornemental belge.
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