DÉTECTION
À l'échelle de la ville de Lille, les symptômes ont été exclusivement relevés sur des Aesculus. Cette spécificité du phénomène maladif et sa répartition sur différents sites orientent le praticien du diagnostic vers la piste d'une affection parasitaire inféodée aux marronniers. Les exsudats colorés visibles sur les écorces des sujets malades évoquent les écoulements observés sur des arbres affectés par des oomycètes comme le Phytophthora cinnamomi responsable de la maladie de l'encre sur les chênes et châtaigniers dans le Sud-Ouest de la France. Dans ce cas, ces jus colorés sont constitués de substances phénoliques oxydées produites par l'arbre en réponse à l'infection. Les décollements d'écorce qui surviennent ultérieurement aux suintements révèlent une mortalité des tissus vivants sous-corticaux : l'écorce non adhérente au bois par endroit se soulève et se décolle sous l'effet de la croissance de cals cicatriciels. Ainsi, des tissus nécrosés et des parties encore vivantes en croissance cohabitent sur la circonférence du tronc. Les nécroses sous-corticales limitent fortement les possibilités de conduction des flux de sève et provoquent le dépérissement de l'arbre. Seules des analyses de laboratoire permettent de confirmer la présence de Pseudomonas syringae pathovar aesculi (Psae), des moyens spécifiques (méthode PCR après mise en culture de la d'échantillons est délicat (prélèvement dans la zone sous-corticale à la limite entre les tissus sains et nécrosés). Tous les symptômes décrits ici (notamment les suintements corticaux) ainsi que leur chronologie ne s'expriment pas systématiquement. Les fissures corticales constituent cependant un symptôme caractéristique de cette affection. Ces fractures s'accentuent d'une année sur l'autre ; des lambeaux d'écorce se détachent et dévoilent le bois d'aubier desséché. Sur les sujets âgés, cette symptomatologie est souvent très discrète.