Syndicalisme Séquence émotion, séance de réflexion
Pour son 70e congrès, la FNPHP a accueilli Stéphane Le Foll. Le ministre a décoré Dominique Boutillon, qui a cédé la présidence à François Félix.
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Pour son 70e congrès, la FNPHP a accueilli Stéphane Le Foll. Le ministre a décoré Dominique Boutillon, qui a cédé la présidence à François Félix.
Après six années à la tête de la Fédération nationale des producteurs de l'horticulture et des pépinières (FNPHP), Dominique Boutillon a cédé le 19 juin dernier son mandat à François Félix. C'est un pépiniériste, plus exactement un rosiériste, de la région Rhône-Alpes, qui assure la succession d'une horticultrice de la région Midi-Pyrénées. Au cours de son mandat de trois ans, sa mission sera de « porter les valeurs et de défendre les intérêts des producteurs de l'horticulture et des pépinières, mission délicate dans un contexte économique particulièrement difficile », explique la Fédération.
Une standing ovation
Cette passation de pouvoir a eu lieu dans un contexte particulier, au cours d'un congrès organisé à Paris et auquel a participé Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture. Ce dernier a saisi cette opportunité pour remettre à Dominique Boutillon, - qui a inlassablement défendu bec et ongles pendant six ans les intérêts des producteurs -, l'insigne de commandeur dans l'Ordre du Mérite agricole. La présidente sortante a eu droit à une standing ovation bien méritée ! Il faut remonter une trentaine d'années en arrière pour trouver trace d'un ministre venu au-devant des producteurs à l'occasion de leur congrès. François Guillaume, ministre de l'Agriculture sous le second gouvernement Chirac, entre 1986 et 1988, avait été le dernier à honorer les producteurs de sa présence. Alors, même s'il n'a pas vraiment répondu aux classiques questions et aux inquiétudes bien palpables, Stéphane Le Foll a été écouté. Il a précisé que, contrairement à ce qui avait été annoncé, il n'avait jamais été question d'entériner le fait d'interdire les traitements phytosanitaires à moins de 200 m des bâtiments publics. Il a par ailleurs évoqué le travail mené avec les professionnels pour lancer le label « Fleur de France », qui serait le bienvenu pour répondre aux souhaits des consommateurs. Quant aux problèmes de compétitivité, il a renvoyé les producteurs vers le CICE (Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi), même si on sait que ce dernier est obéré par les augmentations de TVA...
Être leader de la réflexion sur l'avenir
Outre le ministre, Xavier Beulin, président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), et Dominique Douard, président de Val'hor (les professionnels du végétal), étaient présents. Le premier a évoqué les manifestations organisées la semaine suivant le congrès par les agriculteurs pour dénoncer le ras-le-bol face aux contraintes de plus en plus fréquentes auxquelles ils doivent faire face. Il a ensuite remis les insignes d'Officier du Mérite agricole à Jean-Marie-Lecompte, qui quitte le bureau de la FNPHP après neuf années aux postes de trésorier et trésorier adjoint. Mais que serait un congrès sans réflexion autour de l'avenir de la profession ? Le sujet n'était pas au programme, mais celui-ci a été modifié pour répondre aux angoisses des entreprises face à ce qu'il faut bien appeler une nouvelle année difficile. Le mois de juin, jugé par la plupart « correct, sans plus », n'a pas permis de rattraper le retard commercial pris en avril et en mai. Comme le constatent les jardineries (voir ci-contre), c'est surtout chez les producteurs de végétaux d'extérieur que les difficultés se font le plus sentir. Tout comme chez ceux qui sont encore axés sur le produit traditionnel (barquettes de géranium par exemple). La douceur de l'hiver, qui n'a pas joué son rôle de « nettoyeur des jardins », n'explique pas tout : parmi ses rôles, la FNPHP doit désormais être leader de la réflexion sur l'avenir de la production...
P.F.
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