Isère Mettre l'ambroisie sur la touche
La CAPI ou Communauté d'Agglomération des Portes de L'Isère (Nord Isère) organisait, le 20 juin dernier à l'Ile-d'Abeau, une journée d'information à destination des élus, agents de collectivités, associations, autour de la lutte contre l'ambroisie. L'occasion de dresser un état des lieux de l'impact sur la santé de l'ambroisie et des méthodes de lutte en cours d'utilisation...
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
La CAPI ou Communauté d'Agglomération des Portes de L'Isère (Nord Isère) organisait, le 20 juin dernier à l'Ile-d'Abeau, une journée d'information à destination des élus, agents de collectivités, associations, autour de la lutte contre l'ambroisie. L'occasion de dresser un état des lieux de l'impact sur la santé de l'ambroisie et des méthodes de lutte en cours d'utilisation...
Si 5 % de la population rhônalpine (7 % au niveau de la CAPI) suit un traitement médical par rapport à l'ambroisie, le taux de personnes présentant des allergies au pollen est bien supérieur (10 à 15 %). En termes de coût liés à la santé, les études réalisées par l'Agence régionale de santé Rhône-Alpes démontrent que, sur les 3 dernières années, les coûts pour l'assurance maladie s'élèvent, pour la région, entre 10 et 20 millions d'euros en fonction des variations climatiques annuelles. L'agence Air Rhône Alpes précise que 2,8 millions de Rhônalpins sont exposés au moins 20 jours par an à un risque allergique de niveau 3 sur 5. Dans les secteurs les plus touchés, comme l'ouest et le nord du département de l'Isère, la population est exposée à ce même risque pendant plus de 60 jours chaque année. Des modèles de simulation peuvent aujourd'hui de prévoir les concentrations en pollen à quelques jours, et permettre aux personnes sensibles d'adapter leur comportement ou la prise de médicament en fonction des concentrations prévues. Après des années de lutte quelque peu éparpillée où chacun, collectivités agriculteurs, particuliers, menait des actions chacun de son côté avec plus ou moins d'efficacité, l'heure est aujourd'hui à la coordination des différentes actions et des différents acteurs, seule gage d'une lutte efficace. Le plan régional Santé Environnement 2, signé par le préfet de région en octobre 2011, prévoit la désignation de référents ambroisie dans les communes (généralement un binôme élu + agent communal ou élu + agriculteur) ainsi qu'à l'échelle intercommunale. Le référent communal est en charge de l'information de la population, du repérage cadastral des parcelles infestées et du suivi des actions à mettre en place conformément à l'arrêté préfectoral prescrivant la lutte préventive et la destruction de l'ambroisie, tant sur le domaine public que privé. Des formations sont proposées aux nouveaux référents. Parallèlement, dans chaque département ainsi qu'au niveau régional, des comités de pilotage sont mis en place.
Des méthodes de lutte évolutivesLa création d'une plateforme de signalement de l'ambroisie www.signalement-ambroisie.fr donne la possibilité à chaque habitant de signaler une zone infestée. Ce signalement peut s'effectuer via le site internet ou une application mobile, par mail, ou par téléphone. Ces informations sont ensuite communiquées au référent ambroisie de la commune concernée qui engagera les actions nécessaires à l'élimination des plants. Si la lutte sur terrain vise en priorité à limiter le risque pollinique par la destruction des plants avant les premières mise en fleurs (début aout), la lutte sur le long terme doit tenir compte des conditions de développement et de propagation de la plante (dissémination des graines, absence de concurrence végétale...). Sur les bords de route, par exemple, le fauchage raisonné s'accompagne de deux interventions spéciales « zones infestées d'ambroisies » en juillet autour des zones habitées et en septembre sur toutes les autres zones, pour éviter la montée à graine.Au préalable, une cartographie établie à l'échelle communale et intercommunale permet de repérer les zones infestées, de caractériser le niveau d'infestation et de prioriser les actions : . les bords de route fortement infestés sont traités en priorité par fauchage ;. les zones de faible infestation (1 plant tous les 10 m) peuvent être gérés par arrachage manuel ;. enfin, dans les endroits où la présence d'ambroisie est très forte, il peut être envisagé un plan de revégétalisation. Parallèlement, de nouvelles techniques sont expérimentées comme le traitement thermique infrarouge en juin - juillet sur plantes peu développées, ou début septembre sur plantes montées à graines pour détruire leur capacité germinative -, et le fauchage avec aspiration pratiqué début septembre, qui limite le risque de dissémination des graines...
Claude Thiery
Pour accéder à l'ensembles nos offres :