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Paysage Investir dans les jardins, économiser sur la santé

« Disposer d'une habitation avec vue sur un jardin ou un espace vert représente une économie de 340 euros par personne sur les dépenses liées à la santé », rappelle l'Unep.(c)Pascal Fayolle « Disposer d'une habitation avec vue sur un jardin ou un espace vert représente une économie de 340 euros par personne sur les dépenses liées à la santé », rappelle l'Unep.(c)Pascal Fayolle

Le plan national « Santé-Environnement » de Ségolène Royal est salué par l'Unep qui apprécie « la reconnaissance des bienfaits des parcs et jardins ».

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Le plan national « Santé-Environnement » de Ségolène Royal est salué par l'Unep qui apprécie « la reconnaissance des bienfaits des parcs et jardins ».Le 12 novembre dernier, Ségolène Royal, ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, a présenté en conseil des ministres son plan national « Santé-Environnement » autour de dix piliers majeurs, au premier rang desquels « La valorisation des effets positifs de la nature en ville ». Une démarche très appréciée par l'Union nationale des entrepreneurs du paysage (Unep). Cette dernière s'est appuyée sur la « grille NEA » (The National Ecosystem Assessment), qui permet d'évaluer la valeur de l'environnement à l'échelle d'un pays, pour confirmer l'intérêt du plan proposé par le ministère de l'Environnement. Cette grille, issue d'une étude commandée par le gouvernement britannique auprès de 700 universitaires et dirigée par Bob Watson en juin 2011, a montré que le fait d'avoir une habitation avec vue sur un jardin ou un espace vert représente une économie de 340 euros par personne sur les dépenses liées à la santé. Quinze millions de Français n'ayant ni jardin, ni terrasse, Catherine Muller, présidente de l'Unep, a donc effectué un calcul éloquent : « Verdir le cadre de vie de nos concitoyens permettrait d'économiser 5 milliards d'euros de dépenses de santé chaque année, soit près de la moitié du déficit de la Sécurité sociale ».

Remettre la nature au coeur des « smart cities » L'argumentaire des entrepreneurs du paysage, dont la filière a tout intérêt à s'emparer, souligne que de nombreuses études apportent des arguments au plan de Ségolène Royal. Plante & Cité a ainsi montré que plus de cent sources scientifiques établissent aujourd'hui un lien direct entre « santé physique et mentale » et « urbanisme durable ». Et « plus un jardin est riche en biodiversité, plus il a des effets psychologiques bénéfiques pour ses usagers. Sans compter qu'il fait office d'alternative naturelle aux produits phytosanitaires : accepter la présence de prédateurs naturels des ravageurs permet, par exemple, de limiter l'usage des pesticides. C'est autant d'argent économisé et de rejets potentiellement dangereux pour la santé évités. Les Experts Jardins, accompagnés par l'Unep, l'ont compris et intègrent désormais la biodiversité dans leur approche du paysage grâce aux différentes techniques alternatives développées (génie végétal, écopastoralisme, gestion différenciée, prairies urbaines, ruches, potagers pédagogiques...) ».

Rappelant que pour 93,5 % des Français le contact avec la nature (plantes, végétaux, jardins...) est essentiel à l'équilibre quotidien mais que, pourtant, 72 % déplorent le manque de végétal en ville (résultat d'une enquête commanditée par l'Unep et réalisée par Ipsos en 2010), Catherine Muller conclut son dithyrambe sur l'initiative de la ministre de l'Écologie : « À l'heure où les espaces verts s'imposent comme des éléments de santé publique, il est nécessaire d'en faire la priorité de la ville durable de demain. Facteur de bien-être et de communion avec l'environnement, il devient urgent de remettre la nature au coeur des projets de ‘smart cities'. »

P.F.

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