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Var Inondations à répétition, exploitations en péril

Les orages survenus dans le Var, dernière semaine de novembre 2014, ont de nouveau meurtri les exploitations du département. Une horticultrice de La Londe-les-Maures témoigne son désarroi. Une nouvelle procédure d'urgence se met en place.

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Les orages survenus dans le Var, dernière semaine de novembre 2014, ont de nouveau meurtri les exploitations du département. Une horticultrice de La Londe-les-Maures témoigne son désarroi. Une nouvelle procédure d'urgence se met en place.

« Ce n'est plus possible, nous ne pouvons plus gérer nos exploitations dans ces conditions », alerte Sylvie Bouisson, horticultrice à La Londe-les-Maures dans le Var (83). Onze mois après les inondations de janvier dernier, les exploitations varoises ont de nouveau été envahies par les eaux les 26, 27 et 28 novembre 2014. Trois jours durant, de violents orages se sont abattus sur les communes de La Londe-les-Maures, Hyères, Bormes-les-Mimosas, dans la vallée de l'Argens provoquant le débordement de l'Argens, du Gapeau et du Pansard.« Il fallait s'y attendre, enchaîne Sylvie Bouisson, dont l'exploitation se trouve en amont du Gapaud, le cours d'eau local. Après les inondations de janvier, les berges ont été reconstruites, mais en terre. » Sous la violence de l'eau, elles ont cédé une nouvelle fois.Installée depuis 1995 sur 18 hectares de fleurs en plein champ, elle ne cache pas son inquiétude quant à la pérennité de son exploitation et pour les huit salariés équivalent temps plein qu'elle emploie.

« Tout a été réduit à néant en vingt-quatre heures » Pour réparer les dégâts causés en janvier dernier, elle a investi 60.000 euros. « Tout a été réduit à néant en vingt-quatre heures. Nous avions semé deux hectares de renoncule pour remettre l'exploitation à flot. Nous n'aurons pas eu le temps de cueillir les premières tiges. » Sur le reste de son exploitation, elle cultive des pivoines, des fleurs d'artichauts et des alliums. Elle s'attend à des pertes considérables. Car le limon qui a recouvert les sols asphyxie les plantes en terre.« Nous avons perdu 70 % de notre chiffre d'affaires en janvier et, cette fois, nous n'avons plus les moyens de refaire des travaux. »Pour elle et ses autres confrères, des horticulteurs et des maraîchers principalement, il y a urgence. « Il faut que les aides annoncées par le ministre de l'Agriculture soient débloquées le plus rapidement possible », insiste-t-elle. L'autre urgence se situe du côté des aménagements des berges des cours d'eau, promises par les pouvoirs publics et toujours en suspens.

Le coup de gueule du maire de La Londe-les-Maures« Je veux sauver des vies humaines, pas des anguilles », a déclaré François de Canson, le maire de la commune varoise où quatre personnes ont perdu la vie dans les orages des 27 et 28 novembre. Le maire a dû stopper les travaux de réaménagement du Gapeau, le cours d'eau qui traverse sa commune, à la demande de la police de l'eau pour préserver les anguilles présentes dans la rivière. Depuis plusieurs années, les responsables agricoles dénoncent l'impossibilité pour les riverains des cours d'eau de les entretenir à cause des contraintes environnementales.

Inondations de grande ampleur : procédure d'urgenceDepuis, compte tenu de l'intensité anormale des derniers phénomènes, le 3 décembre dernier, le conseil des ministres a mis en oeuvre la nouvelle procédure d'urgence permettant de reconnaître l'état de catastrophe naturelle dans 9 communes du département du Var (Fréjus, La Londe-les-Maures, La Môle, Puget-sur-Argens, Roquebrune-sur-Argens, Sainte-Maxime, Cogolin, Grimaud et Hyères) frappées par les intempéries survenues entre le 25 et le 30 novembre. L'arrêté interministériel correspondant devrait être publié courant de cette seconde semaine de décembre. La même procédure est engagée pour les départements des Pyrénées-Orientales, de l'Aude, de l'Hérault et de l'Aveyron.La Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) de l'Hérault précise, de son côté :. que le dispositif calamités agricoles peut être mobilisé pour des dégâts non assurables, notamment les pertes de fonds;. que pour bénéficier de ce nouveau dispositif, les agriculteurs touchés doivent faire connaître leurs dommages dans les meilleurs délais à leur DDTM ou leur chambre d'agriculture. Elle avertit surtout que cette nouvelle procédure pluies et inondations de fin novembre implique un nouveau signalement, même si des dégâts ont déjà été recensés et déclarés pour les intempéries de septembre et/ou d'octobre 2014.Pour sa part, le conseil des ministres a également demandé une étude concernant les dossiers des autres communes ayant déposé une demande en préfecture et nécessitant des analyses techniques.Par ailleurs, une réflexion sera engagée pour moderniser le dispositif de soutien de l'État aux collectivités faisant face aux conséquences des catastrophes naturelles pour les dommages subis par leurs propres équipements.

Témoignages : Chantal Sarrazin; annonces ministérielles : Odile Maillard

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