Ventes de végétaux d'extérieur : le point de friction de 2013
Les données de FranceAgriMer (*) sont sans équivoque : la baisse du chiffre d'affaires des végétaux en 2013 porte sur le plein air. La plupart des catégories de plantes pour le jardin perdent des parts de marché...
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Précisément 860,6 millions : tel est le montant, en 2013, des achats de végétaux d'extérieur par les particuliers. Par rapport à l'année précédente, le recul est de 6,1 % en volume et 5,2 % en valeur. Des difficultés qui s'expliquent par le climat particulièrement défavorable du printemps, mais on sait depuis que cette explication n'est pas la seule qui vaille : les chiffres de 2014 ne seront connus qu'au second trimestre de l'année prochaine, mais on sait déjà qu'ils ne seront pas excellents...
Si on analyse par grande famille de produits l'évolution des chiffres entre 2012 et 2013, on constate des résultats très contrastés. On voit, par exemple, le marché des conifères de rocaille s'envoler (+ 60 % en quantité, + 40 % en valeur) et les chrysanthèmes faire un bond de 18 % (la météo avait été favorable au moment de la Toussaint, voir le Lien horticole n° 864 du 27 novembre 2013). Les plantes de terre de bruyère (+ 2,6 % en valeur) et les bulbes et oignons à fleurs (+ 1 % en valeur mais baisse en quantité) progressent également. Toutes les autres catégories de produits régressent. Les chutes les plus vertigineuses sont, contre toute attente, à mettre du côté des arbres et arbustes fruitiers (près de - 17 % en valeur), suivis par les plantes de haies (- 12,2 %) et les arbres et arbustes d'ornement n'étant ni des rosiers, ni des conifères, ni des plantes de haies ou des fruitiers (- 10 %). Les plantes à massif et les vivaces reculent plus modérément (- 5,5 %, toujours en valeur).
Des parts de marché difficiles à maintenir en jardineries
Les plantes à massif, les vivaces et les géraniums représentent plus de la moitié des quantités de plantes d'extérieur vendues (52,5 %, 34,3 % en valeur). Pour les quantités, les chiffres sont ensuite peu parlants, car les bulbes arrivent en seconde position (ils représentent vite de gros volumes d'unités écoulées) puis on tombe dans des catégories peu significatives qui pèsent moins de 5 % du marché. En valeur, derrière les plantes à massif, arrivent les arbres et arbustes d'ornement (11,8 % du marché, en régression depuis 2011), les arbres et arbustes fruitiers et fraisiers (10,9 % des sommes dépensées, en baisse aussi), les arbres et arbustes méditerranéens (9 %, en petite hausse), les rosiers (8,8 %, qui gagnent des parts de marché), les plantes de terre de bruyère (6,4 %), les bulbes (6 %), les conifères, les buis et topiaires (5,4 %), etc.
Concernant les lieux d'achat, FranceAgriMer note que « dans un contexte de baisse globale du marché des végétaux d'extérieur en 2013, les jardineries spécialisées, leaders de ce secteur, maintiennent difficilement leurs parts de marché. Les achats sur le lieu d'exploitation affichent également une diminution avec, de 2011 à 2013, une baisse de 0,6 point en volume et de 3,1 points en valeur. La progression la plus marquée se concentre sur les achats en grande distribution qui gagnent 3 points en volume et 0,9 en valeur entre 2011 et 2013 ». En quantités vendues, la grande distribution occupe la seconde place (23,8 % des volumes) devant les ventes sur l'exploitation (16,4 %), alors qu'en valeur, c'est l'inverse (21 % sur l'exploitation contre plus de 24 % en 2011, et 11,9 % pour la grande distribution). Derrière ces circuits, en valeur, se trouvent les Lisas (libres services agricoles), la VPC (vente par correspondance), les marchés et les foires, les fleuristes, etc. Les achats par internet ne représentant que 2 %.
En termes d'utilisation, l'étude montre que la consommation pour les balcons et terrasses progresse depuis 2011. Mais 70 % des achats restent destinés au jardin.
Le secteur des fruitiers en baisse en valeur et en volume
Au sein des catégories de végétaux, il s'est vendu, en 2013, 194,6 millions de plantes à massif, vivaces et géraniums, pour un montant de 294,7 millions d'euros. Par rapport à l'année précédente, le retrait est de 7 %, tant en valeur qu'en volume. Dans ce total, les annuelles et bisannuelles représentent des ventes de plus de 114 millions d'unités pour un montant de 128,8 millions d'euros (- 3 %), les vivaces 17,3 millions d'unités pour 53,4 millions d'euros (en baisse de 11 %), les géraniums 63 millions d'unités pour un chiffre d'affaires de 112,6 millions d'euros (- 9,1 %).
Pour les rosiers, les ventes (8,7 millions d'unités) ont généré 75,7 millions d'euros, soit une augmentation des volumes de 13 % et une stagnation des valeurs. Et elles se font majoritairement sur l'exploitation, en volume (27,5 %), mais, en valeur, ce sont les jardineries qui sont devant (37,6 % du chiffre d'affaires pour seulement 23,6 % des volumes).
On pensait les fruitiers portés par la montée en puissance du potager. Il n'en est rien. Ce secteur accuse une baisse de 12 % en volume et 13 % en valeur de ses ventes. Environ 21,4 millions d'arbres, arbustes fruitiers et fraisiers ont été achetés pour 95,3 millions d'euros. Les arbres subissent le plus fort recul (- 19 % en quantités vendues), devant les arbustes (- 22,6 % en valeur !) et les fraisiers qui reculent en volume mais croissent de 6,8 % en valeur. Du côté des arbres et arbustes méditerranéens, 5,3 millions d'unités ont été vendues pour un montant de 77,8 millions d'euros. Ce qui traduit une augmentation en volume (+ 2,2 %), mais une baisse en valeur (- 4,1 %). Près de 27 % de ces plantes sont destinées aux balcons, aux terrasses ou aux rebords de fenêtres.
Quant aux autres arbres et arbustes d'ornement, soit 11,5 millions d'unités vendues représentant près de 102 millions d'euros, il faut noter, - outre la baisse soulignée plus haut dans cet article -, une saisonnalité très marquée, avec 24 % des ventes enregistrées en avril et plus de la moitié sur les mois de mars, avril et mai.
Enfin, pour les plantes de terre de bruyère, si l'ensemble des produits classiques sont à la hausse, en intégrant à cette catégorie les hortensias, qui sont en baisse (2,1 millions d'unités vendues, soit - 14 % par rapport à 2012, pour 17 millions d'euros), on constate une chute de près de 5 % en volume et de plus de 3 % en valeur.
Pascal Fayolle
(*) Lire également le Lien horticole n° 899 du 24 septembre 2014, p. 14.
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