AUXILIAIRES INDIGÈNES 4. Les punaises prédatrices

Auxiliaires indigènes, les punaises appartiennent à l'ordre des hémiptères et au sous-ordre des hétéroptères regroupant 41 familles et 30 000 espèces.

1 CARACTÉRISTIQUES COMMUNES.

(voir schéma). Le corps des punaises est aplati et, vue du dessus, leur tête est bien avancée à l'horizontale ; les pièces buccales possèdent un rostre articulé, ce sont donc des piqueurs-suceurs. Les ailes postérieures sont membraneuses, mais les ailes antérieures (hémiélytres ou hémélytres) sont constituées de 2 parties inégales : à l'attache de l'aile, une partie sclérifiée et dure avec ou non présence d'un cuneus (petite surface triangulaire adjacente à la partie membraneuse de l'aile) ; et l'autre partie membraneuse. Au repos, les adultes replient les ailes à plat sur le corps. L'écusson est une petite plaque triangulaire observable sur le dessus du thorax. Les larves sont en forme de fuseau, très agiles et rapides, et si l'on excepte l'absence d'ailes (moignons), ressemblent déjà aux adultes.

Les hétéroptères ont une biologie diversifiée, ils sont phytophages, prédateurs ou hématophages. Ils comprennent même des groupes totalement aquatiques. Il existe des punaises dans l'eau, sur l'eau (les fameux Gerris), au bord de l'eau, dans les plantes ou encore dans les maisons... Les oeufs, de forme oblongue, sont insérés dans l'écorce tendre ou les tissus foliaires, une petite partie avec un couvercle restant visible en surface.

2 TROIS FAMILLES PRINCIPALES.

Les principales familles regroupant les punaises prédatrices nous intéressant sont les anthocorides, les mirides (la plus grande famille de punaises) et les nabides. Attention, chez les mirides, quelques espèces seulement sont prédatrices car la plupart sont phytophages. Les punaises prédatrices sont petites (moins de 7 mm) et rapides afin d'attraper les proies qu'elles cherchent activement. Adultes et nymphes utilisent leur rostre pour les vider de leur contenu. Une insertion des antennes visible dorsalement et un écusson court sont des indices de description des punaises auxiliaires. Différentes caractéristiques morphologiques permettent d'identifier ces trois familles. Les nabides se distinguent par l'absence de cuneus distinct sur l'hémélytre, et un rostre de 4 articles, arqué à la base, ne s'appliquant pas au repos contre la face ventrale de l'individu. Les mirides ont un cuneus nettement séparé du reste de l'hémélytre, un rostre de 4 articles venant se plaquer au repos contre la face ventrale, une membrane hémélytrale avec une ou deux « cellules » (formées par les interconnexions des veines de la membrane) à la base, et n'ont pas d'ocelles (tache arrondie servant de leurre ou de moyen d'intimidation). Les anthocorides ont des ocelles, un rostre à 3 articles, et une membrane sans cellule.

3 COMMENT LES FAVORISER ?

Les punaises prédatrices vivent principalement sur la végétation. Les espèces qui nous intéressent le plus pour la protection des plantes ornementales se situent dans la végétation herbacée, sur les fleurs pour les anthocorides et près du sol pour les nabides. On les retrouve essentiellement dans la végétation sèche et non dense du mois de mai à celui d'octobre. Les mélanges de fleurs semés peuvent être attractifs à condition qu'il y ait des astéracées, de la phacélie, et quelques autres plantes qui fleurissent au cours de l'été (tableau). Les haies sont intéressantes durant l'hiver car elles servent de sites d'hivernage, offrant litière de feuilles (éviter de ramasser les feuilles mortes), écorce... Les punaises sont très sensibles à la plupart des insecticides. C'est la raison pour laquelle elles apparaissent principalement dans des cultures arboricoles exploitées de façon extensive (source : Groupe de recherche en agriculture biologique - Grab).

Johanna Villenave-Chasset (Flor'Insectes) et Catherine Çaldumbide (Alter'Nature)