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Languedoc-Roussillon. Vers une serre plus économe en énergie

Trois serres ont été mises en place pour le projet visant à réduire la consommation énergétique des serres : deux serres en verre (témoin et serre capteur) et une serre en double paroi plastique F-Clean, ici à gauche.

La rencontre organisée par le CTIFL et Terralia à Bellegarde (30), le 17 décembre, a dressé le bilan du projet collaboratif « Serre Capteur ».

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Le projet « Serre Capteur », porté par le CTIFL(Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes), a été mené de 2007 à 2012 dans l'objectif de maîtriser au mieux les dépenses énergétiques sous serre.

Le pôle Terralia (1), qui a labellisé le projet en 2006, a présenté sa démarche d'accompagnement des projets innovants. Ariane Grisey, du CTIFL, a ensuite exposé les évolutions du parc français des serres chauffées dans le secteur du maraîchage. Entre 2006 et 2011, la surface de serres en verre par exploitation a augmenté, et le parc s'est modernisé (écran thermique, ballon de stockage). La majorité (70 %) est chauffée au gaz naturel, dont 26 % en cogénération. Il est à noter que le recours à la biomasse ou à l'eau chaude industrielle n'a cessé d'augmenter en cinq ans. La consommation moyenne (297 kWh/m²/an) a diminué de 7 % - sans baisse de rendement - grâce à la mise en place d'équipements d'économie d'énergie. Toutefois, le poste énergie représente toujours de 20 à 30 % des coûts de production.

La géothermie : rentable et durable

L'emploi de la géothermie pour la serre consiste à refroidir la structure en été grâce à l'eau froide issue d'un premier forage (« puits froid »), de réinjecter l'eau réchauffée (par son passage en serre) dans l'aquifère (couche géologique où l'eau circule) via un deuxième forage (« puits chaud »), et d'utiliser cette énergie stockée pour chauffer la serre en hiver. Le site de Balandran n'a pas pu mener à terme un des axes de recherche du projet « Serre Capteur », à savoir la partie « stockage de l'énergie en aquifère », faute de conditions hydrogéologiques favorables. Toutefois, avec cette première expérience française à grande échelle, le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) a pu recueillir des données économiques et énergétiques lui permettant d'émettre des recommandations pour l'évaluation initiale du site. « Le chauffage des serres par géothermie basse énergie se développe dans le monde, indique Sandra Lanini, du BRGM. Il est rentable et écologiquement durable. »

Équipements économes

Après la présentation par Hicham Fatnassi des études de l'Inra Sophia Antipolis (06) menées sur le microclimat sous serre - et son hétérogénéité -, Ariane Grisey a dressé le bilan des cinq années du projet. Les différentes solutions testées (2) ont permis des économies de 12 à 40 %, avec des temps de retour sur investissement de quatre à neuf ans (culture de tomate), qu'il s'agisse d'améliorer l'isolation (matériau de couverture F-Clean, double écran thermique), d'utiliser des déshumidificateurs ou de fonctionner en serre semifermée.

Valérie Vidril

(1) Pôle de compétitivité des filières fruits & légumes, céréales, vigne et vin du sud-est de la France. (2) Elles seront présentées dans un prochain article.

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