« La seule voie possible était celle d'un amendement »
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« Dans le Lien horticole du 16 janvier dernier, j'ai lu deux réactions à l'article paru dans l'édition du 11 décembre 2013 sur les actions contre la TVA. J'ai pu relire cet article, et je l'assume.
La langue de bois n'est pas mon fort et j'aurais pu montrer plus de diplomatie. Par contre, le surtitre a été rajouté sans mon avis, et n'est pas conforme à mes propos. Sur le fond, je reste convaincue que la seule voie possible était celle d'un amendement présenté par le gouvernement proposant le retour au taux de 5,5 % sur nos produits. Dans le contexte politique, et surtout parce que le projet de loi instaurant les nouveaux taux de TVA avait été voté en décembre 2012 et qu'un retour en arrière ne pouvait être décidé que par le gouvernement, ce type d'amendement est le seul qui ait toutes les chances d'aboutir.
Cette voie est donc celle que nous avons choisie, sur les conseils de la FNSEA et du cabinet de lobbying financé par Val'hor. Dès le mois de mars 2013, des rencontres avec des députés très influents (Christian Eckert, rapporteur général de la commission des finances, et Thomas Thévenoud, membre du groupe de travail PS sur la TVA), puis celles des conseillers spécialisés des cabinets de Bernard Cazeneuve et Pierre Moscovici, de Jean-Marc Ayrault et François Hollande nous ont permis de démontrer la nécessité de cet amendement. Et nous avons bien failli aboutir fin octobre, mais les manifestations contre l'écotaxe, puis celles du Front de Gauche contre les hausses de TVA ont tout remis en cause. À ce stade, les pressions que nos professions peuvent exercer dans la rue et sur les parlementaires ou préfets ont un effet relatif, comparées aux autres professions qui, toutefois, n'ont pas obtenu satisfaction non plus... Néanmoins, aucune piste ne devant être écartée, la FNPHP a appelé tous ses adhérents à manifester, non seulement en participant aux événements organisés par HPF, mais aussi en organisant des rassemblements et des rencontres avec les instances locales dans toute la France (...). Les producteurs avaient besoin de faire entendre leur inquiétude et leur désarroi (...). Lorsque je dis qu'il faut veiller aux messages diffusés, c'est parce qu'après quinze ans de syndicalisme, j'ai acquis la conviction que des messages négatifs, à base de cercueils et de couronnes mortuaires, ne peuvent qu'encourager les pouvoirs publics à se désintéresser d'une filière sans avenir, déjà condamnée. Ils réserveront leur soutien à des filières porteuses de développement, comme nos banquiers. C'est pourquoi nous avons préféré une communication moins négative (bouquet de fleurs « Non à la hausse de la TVA ») et tout aussi marquante. Voyant que nos démarches auprès du gouvernement n'aboutissaient pas, nous avons fait déposer un amendement au Sénat. Puis nous avons demandé à deux adhérents du Maine-et-Loire de solliciter un député local influent de la majorité PS afin qu'il dépose un amendement à l'Assemblée nationale. La contrepartie financière à notre baisse de TVA, que doit apporter tout amendement diminuant les recettes de l'État, a posé problème (rappelons qu'il venait de décider de se priver des recettes de l'ex-écotaxe). (...)
Toutes ces actions sont allées dans le même sens. Il est essentiel de montrer notre unité, même si nous pouvons parfois diverger sur les méthodes. Malheureusement, nous n'avons pas obtenu gain de cause à ce stade. Nos entreprises doivent maintenant se battre encore plus énergiquement pour garder leurs marchés et leurs clients. Opposer grandes et petites sociétés, détaillants ou non, horticulteurs et pépiniéristes, n'a jamais été le combat de la FNPHP. C'est ensemble que nous sommes plus forts, et ensemble que nous devons nous battre contre ceux qui détournent les consommateurs de nos produits. HPF réalise avec ses adhérents un travail remarquable pour rendre leurs entreprises toujours plus performantes auprès de leurs clients. La FNPHP représente tous les producteurs et défend, du mieux qu'elle le peut, notre secteur auprès des pouvoirs publics. Nous sommes d'ailleurs en négociation de compensations pour notre secteur. Le lobbying est un métier, et c'est celui de la FNPHP. Ces deux modes d'action sont complémentaires, et plus que jamais essentiels à notre profession. »
PAR DOMINIQUE BOUTILLON, PRÉSIDENTE DE LA FNPHP
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