Jardins. Du bois dont on fait des jardins... et des terrasses
Le CFA des métiers de l'horticulture et du cheval de Saint-Germain-en-Laye - Maisons-Laffitte (78) a organisé une journée technique le 4 mars dernier.
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Accompagné cette année du CFPPA de Saint-Germain-en-Laye, le CFA des Yvelines a rassemblé une centaine de participants pour aborder le thème du « Bois, matière de jardin ». Le bois est aujourd'hui plébiscité car il s'agit « souvent de la façon la plus simple, esthétique et naturelle de prolonger une maison. Mais la conception (choix du bois, techniques de pose...) doit être maîtrisée si on veut que sa pérennité soit optimale », ont rappelé les intervenants lors de cette journée technique.
Les essences utilisées pour les terrasses doivent répondre à des exigences techniques très importantes. Le bois est un matériau naturel qui vit ; il se dilate, se rétracte, se fend et grise au fil des années, il est sensible à des attaques fongiques ou de ravageurs. Il est donc primordial de bien le choisir avant de construire sa terrasse.
La principale propriété du bois est sans doute sa durabilité. Thibaud Dahan, conseiller technique chez SM Bois, à Villevaudé (77), a expliqué qu'il s'agit de la résistance que le bois oppose naturellement aux altérations biologiques (qui ne concernent que le duramen, la partie interne du bois la plus anciennement formée, par opposition à l'aubier, sachant que, selon les essences, il est plus ou moins facile de les distinguer). Exposé aux intempéries et sans aucune protection, le bois d'une terrasse est très souvent humide. Et seules les espèces très durables, ou celles ayant subi un traitement, peuvent être choisies, comme le souligne Ludovic Pelczar, de la société Collstrop Garden, spécialiste du pin traité.
Utiliser du bois séché entre 13 et 18 %
« L'hygrométrie est essentielle, mais souvent négligée par les professionnels », regrette Olivier Kaufman, directeur de Terrasse Nature (Chatou, 78) et président de l'association Terrasse Bois. Matériau hygroscopique, le bois réagit aux conditions d'humidité. Mais, une fois séché, les variations dimensionnelles peuvent être réduites au minimum. En général, on recommande un bois séché entre 13 et 18 % pour les ouvrages extérieurs non abrités.
Olivier Kaufman a rappelé que le DTU (document technique unifié), synthèse des règles de mise en oeuvre pour le bâtiment qui ont désormais valeur de norme 51.4 « Platelages Extérieurs en Bois » a été publié fin 2010. Il était attendu pour mieux prendre en compte les caractéristiques uniques par rapport aux autres usages du bois en construction (proximité du sol et donc humidité intense...). Mais ce document reste souvent trop imprécis, a regretté l'intervenant. Les bois chauffés et les composites ne sont pas couverts, ni même les systèmes de fixation par clips invisibles. Ceci revient à exclure de son champ d'application 20 à 30 % des terrasses actuellement installées et une grande partie des matériaux vendus par les négoces, les importateurs et les GSB (grandes surfaces de bricolage)...
La journée s'est terminée sur une incitation à utiliser des clips invisibles pour la fixation des lames, qui ne peut se faire que si le bois est assez résistant pour supporter l'affaiblissement qu'implique la réalisation de la rainure sur le côté de la lame... Pas de souci avec l'ipé, mais attention aux autres essences de bois, à utiliser avec précaution !
Pascal Fayolle, d'après Luis Da Costa
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