Carnet Hommage à Robert Turc
Robert Turc est décédé le 27 mars 2014. Voici l'hommage de son fils, Bertrand Turc, président de la société Ernest Turc (Angers, 49).
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« Né le 29 juin 1925, à Angers, Robert Turc nous a quittés le 27 mars 2014. Robert est le descendant d'une famille de colporteurs fleuristes de l'Oisans, installée en Anjou au début du XXe siècle, venue pour compléter ses collections de fleurs par des semences et des oignons à fleurs.
Orphelin de père (Ernest Turc) à l'âge de 8 ans, Robert est animé par la passion de l'horticulture et a le goût du commerce ; très jeune, il souhaite rejoindre l'entreprise alors dirigée par sa maman, et ainsi poser sa pierre à l'aventure entrepreneuriale familiale.
Dans les années quarante, Robert acquiert une première expérience professionnelle au sein des Établissements Georges Truffaut, situés au Chesnay (78), puis aux Halles de Paris, vendant des fleurs coupées. En 1944, à la libération d'Angers, il s'engage dans l'armée française, jusqu'à la fin de la guerre en mai 1945.
Robert s'ouvre ensuite à de nouveaux horizons et effectue deux stages en Europe : 1945-1946, à Tunbridge Wells (dans le Kent au Royaume-Uni) ; et 1946, en Hollande pour la production de bulbes à fleurs et de fleurs coupées. Avec son frère Jean, futur maire d'Angers de 1963 à 1977, il acquiert des terrains au Maroc, en 1946, afin de cultiver des glaïeuls. L'instabilité politique leur fait changer d'avis.
Robert se marie avec Odile Tessier à Angers le 4 juin 1947 ; ils ont trois enfants. Il développe l'entreprise familiale horticole éponyme et accompagne les différentes générations qui se succèdent.
Toute sa vie est consacrée à l'horticulture, et plus particulièrement à la bulbiculture. Il travaille à l'élaboration de nouvelles variétés, dont le dahlia 'Chat Noir', qui est aujourd'hui toujours un “best-seller” mondial. Il entraîne toute une équipe de salariés et de cultivateurs, qui vont produire jusqu'à 100 hectares de glaïeuls, 250 variétés de dahlias, sans oublier les cannas, alstroemères, anémones ou renoncules... L'aventure le conduit à cultiver des jacinthes en Bretagne pour les forceurs hollandais.
En dehors de l'entreprise, Robert travaille sur de nombreux projets horticoles pour l'interprofession. Un de ses meilleurs souvenirs est la création du CNPH (Centre national de promotion horticole), à La Ménitré (49). C'était pour lui le parfait exemple de collaboration intelligente entre le monde patronal et le monde syndical, travaillant en commun à la mise en oeuvre de projets pour les futures générations.
Son dernier jour de présence à l'entreprise fut le mercredi 12 mars 2014, où il a ouvert une dernière fois le courrier, réglé des questions d'assolement et honoré des rendez-vous.
Passionné jusqu'au bout, Robert nous a marqués par son sens de la fidélité et de l'amitié. Il rend visite aux anciens salariés et cultivateurs, fait le tour des cultures et n'oublie pas de nous mentionner une attaque de thrips dans un carré. Il surveille les périodes cruciales de bouturage, de plantation, d'arrachage et de préparation des semences et de bulbes. Chaque dimanche, il va couper un bouquet de fleurs pour son épouse. Avant de partir, il nous a indiqué, heureux : “Là où je vais, je suis sûr qu'il y a beaucoup plus de variétés de tulipes que sur cette terre !”
Nous ne pouvons que lui souhaiter de continuer ses découvertes. »
Bertrand Turc
Angers, le 7 avril 2014.
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