Login

Fertilisation. Intérêt des composts urbains

Selon l'étude de l'Inra, les apports répétés de composts et de fumiers n'ont pas d'impact sanitaire sur les sols et les cultures.PHOTO : INRA, C. MAITRE

Selon l'Inra, les produits résiduaires organiques (composts de biodéchets) n'ont pas d'impacts négatifs sur les sols.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Le 3 octobre dernier, l'Inra a présenté les conclusions scientifiques et techniques du dispositif expérimental au champ QualiAgro. Cultivées à Feucherolles (78) depuis 1998 selon une rotation blé et maïs sur une surface de 6 ha, les 40 parcelles ont pour objectif d'évaluer les effets d'apports de produits résiduaires organiques (PRO) par rapport à ceux d'engrais minéraux et de fumier de bovins. Les trois types de PRO étudiés (compost de biodéchets, d'ordures ménagères résiduelles et de boues d'épuration) respectent la législation actuelle en termes de teneurs en contaminants. Le dispositif vise à étudier le possible recyclage de ces composts urbains dans une démarche d'agroécologie. Les résultats de ces seize ans d'expérimentation révèlent l'intérêt agronomique d'apports réguliers de PRO dans les sols, sans impact environnemental significatif (qualité des sols, des cultures et des eaux).

Des risques limités pour l'environnement

« Les apports répétés de composts et fumiers permettent d'augmenter les teneurs en matière organique des sols de 30 à 50 % par rapport à une fertilisation minérale », indique l'Inra. « Les composts de biodéchets et de boues se révèlent les plus efficaces en raison de leur plus grande stabilité. Cette augmentation se traduit par une amélioration des propriétés physiques (structure, disponibilité en eau) et biologiques (tailles de populations, activités).

Elle contribue à une plus grande disponibilité de l'azote pour les cultures. » Quant aux rendements des cultures, ils sont soit similaires à ceux obtenus avec une fertilisation minérale seule, soit inférieurs puisqu'ils ont besoin d'une fertilisation minérale minimale complémentaire.

Selon l'étude, les apports répétés de composts et fumiers n'ont pas d'impact sanitaire sur les sols et les cultures. Ces apports entraînent cependant une augmentation des concentrations en cuivre et en zinc dans la couche superficielle du sol dans laquelle ils sont incorporés. « Ces concentrations restent toujours dans la fourchette des teneurs mesurées dans les sols de la région. » Les pertes vers les eaux de ces éléments métalliques sont très faibles. Quelle que soit la nature des apports, la qualité des récoltes en termes de teneurs en métaux ou contaminants organiques demeure inchangée. Des modèles numériques simulant les effets des apports de PRO permettraient d'optimiser des stratégies de valorisation des PRO sur un territoire donné.

Valérie Vidril

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement