Entreprises horticoles 4 % en moins par an !

Le dernier observatoire structurel peint un secteur perdant des parts de marché. Le chiffre d'affaires par établissement progresse...

C'est le 3 décembre dernier que FranceAgriMer a profité d'un conseil spécialisé horticole pour révéler les chiffres du dernier observatoire de l'horticulture. Trop tard malheureusement pour que nous puissions prendre en compte ces chiffres dans notre dossier du dernier numéro de l'année dernière (Lien horticole n° 909-910)... À partir d'enquêtes exhaustives sur l'ensemble des entreprises du Grand Est (Champagne-Ardenne, Lorraine, Alsace, Bourgogne et Franche-Comté) et de Rhône-Alpes/Auvergne, ainsi que d'enquêtes sur les panels des autres régions, soit en tout près de 2 000 établissements analysés, FranceAgriMer décrit une profession qui poursuit sa contraction. Sur les deux dernières années, le nombre d'entreprises horticoles a diminué de 4 % par an, contre 3 % entre 2006 et 2012. L'organisme note que « les disparitions concernent majoritairement les petites exploitations, mais aussi quelques leaders régionaux ou nationaux depuis cinq ans ». Il reste 4 150 entreprises horticoles (contre 4 500 en 2012), qui réalisent en moyenne 379 000 euros de chiffre d'affaires, soit une progression de 2 % par an. Le chiffre d'affaires horticole de l'ensemble des sociétés de production a reculé de plus de 4 % en deux ans, et celui qui concerne la stricte production de plus de 10 %. « Aujourd'hui, la croissance des exploitations françaises ne compense pas les pertes qui sont liées aux disparitions », constate FranceAgriMer.La volonté d'investir perdure Les entreprises font un chiffre d'affaires horticole de 1,3 milliard d'euros. Côté emplois, entre cessations d'activité et réductions de personnel, 1 300 ETP (équivalents temps plein) ont été perdus en deux ans et 21 200 ETP (5,1 par entreprise), dont 12 400 salariés, travaillent à présent en horticulture. Le chiffre d'affaires par salarié a progressé de 1,7 % entre 2014 et 2012 (74 167 euros contre 72 928 euros), souligne néanmoins l'Observatoire.Les surfaces en culture baissent aussi de 1 000 ha. Plantes en pot et à massif représentent 40 % du chiffre d'affaires de la profession, devant les plantes de pépinière (33 %), les fleurs coupées (8 %) et les vivaces et aromatiques (5 %). Les jeunes plants représentent près de 6 % des ventes mais sont en recul, comme les bulbes.Les vivaces, les aromatiques et les plants maraîchers progressent. Avec 27 % du chiffre d'affaires, les particuliers restent les principaux débouchés des producteurs, contre près de 22 % pour les jardineries, près de 13 % pour les grossistes, près de 12 % pour les producteurs. Les GMS (grandes et moyennes surfaces) progressent et représentent près de 9 % du chiffre d'affaires.Malgré ce contexte difficile, près d'une entreprise sur quatre affirme sa volonté d'investir d'ici trois ans. La moitié veut renouveler ou moderniser ses équipements, près de 40 % souhaite acquérir de nouveaux équipements, près du quart désirent renforcer sa capacité de production... Et 20 % ont des projets concernant l'énergie. Preuve que la profession a encore de l'essence dans le réservoir !

P.F.