Municipalité Paris veut passer au vert

L'adjointe aux espaces verts a réuni des acteurs associatifs pour mettre en oeuvre l'un des objectifs de la mandature : verdir la capitale.

Faire de Paris l'une des villes les plus vertes d'Europe et rattraper le retard pris sur d'autres capitales européennes en la matière : tels sont les objectifs annoncés par la nouvelle mairie de Paris, après l'élection d'Anne Hidalgo, au printemps dernier. Ce combat est livré par son adjointe aux espaces verts, Pénélope Komitès. Elle ne veut toutefois pas mener seule la bataille, qui va nécessiter de l'imagination pour que les lieux les plus divers et les plus inattendus deviennent des îlots de verdure. Elle a donc organisé un brainstorming le 27 janvier dernier dans le 10e arrondissement, réunissant les volontaires intéressés par la question. « J'ai des idées, mais j'ai besoin de vous pour élargir le point de vue », leur a-t-elle lancé en introduction. Carine Bernède, directrice du service des espaces verts de la ville, a rappelé le travail déjà effectué dans ce cadre, la démarche entreprise pour végétaliser toitures et murs, recenser l'existant et mesurer leur impact sur la biodiversité dans la capitale. Mais cette fois, le but est d'aller plus loin, « de ne rien s'interdire, de réfléchir aux solutions de végétalisation allant des plus simples aux plus compliquées, qui peuvent être emblématiques de l'action engagée ». Quelques démarches ont été présentées pour donner des éléments de réflexion. L'architecte Édouard François, créateur d'immeubles végétalisés, a rapidement exposé quelques-unes de ses réalisations les plus marquantes.

Au-delà des seules problématiques végétales Environ 150 participants ont réfléchi de manière plus concrète à ce que serait pour eux la cité plus verte dont ils rêvent. Ils ont noté leurs idées sur un petit papier, ces derniers ont ensuite été classés en une dizaine de groupes d'idées homogènes donnant lieu à autant de groupes de travail. Et maintenant ? Il faut réfléchir pour savoir comment mettre en oeuvre des suggestions aussi diverses que les classiques « réintroduire les saisons dans la ville grâce aux végétaux », « lancer un troc de plantes », « installer des balconnières aux fenêtres », ou les plus osés « utiliser du compost de déchets verts produits par les habitants eux-mêmes », « lancer une radio dédiée à cette thématique » ou « renforcer le sentiment d'appartenance au quartier grâce aux actions menées pour le rendre plus vert ». En choeur, élus et techniciens ont juré de « braver les interdits et surmonter les contraintes administratives » qui ne vont pas manquer de survenir quand viendra l'heure « d'utiliser les barrières antistationnement pour les végétaliser et participer aux trames vertes dans la ville ».Rapidement, les débats ont porté plus loin : « Pourrait-on demain imaginer ne pas bâtir une zone constructible pour en faire une zone verte et éviter de tout cultiver sur les toits ? », ou « Comment intégrer les chômeurs dans la démarche ? »... Des perspectives bien plus larges que la seule végétalisation, qui nécessiteront certainement de sortir de l'idéalisme pour se conformer aux règles administratives en vigueur. Mais chaque chose en son temps, et il ne faut pas se priver de rêver avec ceux qui veulent faire la part plus belle aux plantes dans la capitale, même s'ils ne souhaitent pas tous mettre en oeuvre des taxons horticoles !

P.F.