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Installation Un prêt à taux zéro

En 2014, pour s'installer maraîchère en agriculture biologique à Saint-Barthélemy-de-Bellegarde (24), Oléna Kukaruk fait une demande de prêt d'honneur : un prêt sans intérêt ni garanties.

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En 2014, pour s'installer maraîchère en agriculture biologique à Saint-Barthélemy-de-Bellegarde (24), Oléna Kukaruk fait une demande de prêt d'honneur : un prêt sans intérêt ni garanties.

Ukrainienne arrivée en France en 2001, Oléna Kukaruk est qualifiée et expérimentée. « Je travaille dans le maraîchage depuis plus de dix ans, explique la dynamique quadragénaire. En 2008, je me suis installée en Gironde où je louais 3 ha. J'avais bien développé ma clientèle, mais les terres étaient inondables. Je cherchais donc autre chose. Via la Safer, j'ai trouvé, en Dordogne, 8 ha de terres favorables au maraîchage, en friche depuis huit ans, avec un étang de 6 000 m3. » La banque lui accorde le crédit pour l'achat du foncier.C'est en contactant la chambre d'agriculture pour ses démarches d'installation qu'elle découvre le prêt d'honneur Initiative Périgord. Celui-ci a été créé en 2010 par la chambre d'agriculture de Dordogne et le réseau de financement et d'accompagnement des entrepreneurs Initiative Périgord. « Nous souhaitions mettre en place un dispositif pour accompagner des porteurs de projets non éligibles à la DJA, résume Christophe Deffarges, responsable installation à la chambre d'agriculture. Et ils sont nombreux ! »

Pour des « non-DJA »Rendre éligible aux agriculteurs le principe du prêt à taux zéro, puis convaincre les financeurs (conseil régional, départemental et banques) : voilà ce que ce binôme a réussi, « après s'être beaucoup impliqué pour lever les interdictions, reconnaît Anne Cluzeau-Pedenon, d'Initiative Périgord. L'idée forte est de démontrer aux professionnels que des "non-DJA" ont des projets fiables ! » Le prêt d'honneur vient en complément d'un apport propre et d'un prêt bancaire. Après une étude économique et technique pour estimer la viabilité du projet, un comité d'agrément (composé des financeurs et d'experts) auditionne le candidat avant de prendre sa décision.De décembre 2010 à aujourd'hui, sur environ 130 dossiers, 100 projets ont été soutenus - créant ainsi 120 emplois - pour des montants moyens de prêts de 14 500 euros. À ce jour, aucun impayé, ni échec : « Ce sont des candidats d'horizons très différents, à 60 % âgés de plus de 40 ans. » Quand en décembre 2014, Oléna s'est retrouvée devant le comité d'agrément composé de 15 personnes, elle n'en menait pas large. « J'ai présenté mon projet et répondu aux questions et, dans la foulée, j'ai eu une réponse... positive ! Un prêt de 20 000 euros pour l'achat de matériels (irrigation et tunnels notamment) à rembourser sur cinq ans. » Le prêt a été décaissé en janvier et elle démarrera les mensualités de remboursement en juillet.

Hélène Quenin, dans La France Agricole n°3588 du 24 avril 2015

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