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REGARD SUR L'alisier torminal : un arbre méritant par ses aménités

À l'heure de la biodiversité ordinaire, l'alisier torminal est promu par la création des haies. Adaptable et ornemental, il mérite un large emploi.

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Presque partout sur notre territoire à basse et moyenne altitude, l'alisier torminal bénéficie d'une très large amplitude écologique : forêts claires, accrus forestiers, haies et bosquets. Photophile et thermophile, il supporte bien l'ombre d'arbres plus grands, qui freinent toutefois sa croissance et sa floraison. Il s'adapte à des sols variant d'un extrême à l'autre quant à la texture, l'acidité et l'humidité. Ceux longuement engorgés jusqu'à la surface lui sont toutefois néfastes. Son optimum correspond à une bonne réserve hydrique, avec un peu de calcium ou de magnésium. Il peut alors atteindre jusqu'à 30 m de hauteur et 50 cm de diamètre, tandis qu'il demeure à quelques mètres de hauteur sur les coteaux rocailleux. Sa longévité atteint une centaine d'années, voire le double ou le triple. Avec l'âge, sa couronne, portée par un tronc plutôt court mais droit, s'arrondit et son écorce, longtemps brillante et grise, s'écaille et devient plus rousse.

Des qualités ornementales et fonctionnelles

Arbre champêtre, l'alisier torminal peut toutefois s'adapter aux localisations ombrées par le bâti, surtout près de l'eau. Dans les bois, les haies, les jardins et parcs, cet arbre sera utile par ses qualités ornementales et fonctionnelles. Les feuilles simples et dentées portent 6 à 12 lobes pointus, le plus souvent quatre latéraux plus importants que les terminaux. Elles plaisent par leur forme et leur coloris automnal jaune, bronze, orange ou rouge. La floraison rosacée blanche en corymbes est abondante, attirant les insectes. Les drupes blettes, souvent nombreuses, sont recherchées par de nombreux animaux. Ses racines profondes lui permettent de bien supporter les périodes de restriction hydrique. Il est capable de rejeter de souche et de drageonner. Il forme un solide brise-vent. Pionnier des sols médiocres, il nécessite alors un bon contrôle de la concurrence herbacée durant ses premières années. Son développement est ensuite assuré. Il résiste généralement fort bien aux ravageurs et maladies en l'absence d'agressions répétées. Il peut fournir un excellent bois de feu. Son duramen rose, très apprécié et onéreux, ressemble à celui du poirier. Il est encore utilisé en ébénisterie et pour de nombreux objets. Il est doté d'une diversité génétique élevée, mais souvent indépendante de critères géographiques. L'étude de cette diversité est encore en cours. Elle peut servir à la conservation de l'espèce, qui pourrait pâtir de prélèvements excessifs des beaux sujets ou de plantations forestières utilisant trop peu de géniteurs.

Christophe Chambolle (*) et Valéry Malécot (**)

(*) Ingénieur conseil en horticulture et paysage. (**) Maître de conférences en botanique.

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