Le lierre commun : une plante pollinifère et nectarifère d'automne
Plante grimpante ou couvre-sol en espaces verts, le lierre commun constitue également une ressource nutritive importante en automne pour les insectes floricoles, en particulier les abeilles.
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Les insectes butineurs, notamment l'abeille domestique et les nombreuses espèces sauvages, solitaires pour la plupart, risquent de souffrir de disette après les floraisons estivales. Celle du lierre commun s'épanouit en automne.Elle constitue une nourriture de substitution idéale pour ces animaux floricoles avant l'arrivée de l'hiver.
L'abondante floraison jaune du lierre commun ou lierre grimpant (Hedera helix - Araliacées) apparaît en septembre-octobre sur les rameaux florifères exposés à la lumière qui s'échappent de leurs supports. Les petites fleurs régulières, jaune verdâtre et odorantes, sont regroupées en ombelles sphériques denses. Elles possèdent cinq pétales, cinq sépales et cinq étamines qui libèrent un abondant pollen. Le réceptacle floral, bombé, de couleur jaune, est recouvert de nombreuses glandes nectarifères, qui le rendent luisant de nectar, spécialement par temps humide.
Une ressource alimentaire pour les insectes butineurs
Les fleurs du lierre commun offrent aux insectes butineurs un pollen riche en protéines (acides aminés), lipides (stérols), éléments minéraux et vitamines, ainsi qu'un nectar chargé de glucides. Cette nourriture providentielle est surtout utile aux adultes et larves d'abeilles (hyménoptères) en fin de saison apicole pour compléter leurs provisions hivernales et boucler ainsi leur cycle biologique annuel avant le retour de la belle saison. D'autres espèces, comme les bourdons (hyménoptères), les syrphes (diptères) et divers papillons (lépidoptères), s'affèrent à butiner les bouquets floraux du lierre. Chez les insectes, les stérols sont les précurseurs de l'hormone de mue. Ils sont aussi des constituants cellulaires. Une carence en stérols peut s'avérer fatale à la colonie. Le pollen du lierre limite ce risque, et plus largement la disette des abeilles après la floraison estivale des grandes cultures. Pour subvenir à ses besoins nutritionnels, une abeille domestique (Apis mellifera) s'approvisionne en pollens dans un rayon de 5 kilomètres autour de la ruche. En automne, où les fleurs deviennent plus rares, notamment dans les écosystèmes pauvres ou peu diversifiés sur le plan floristique, il est fondamental qu'elle dispose d'un pollen de bonne qualité protéinique. Cette consommation augmente la résistance aux pathogènes et développe l'immunité collective. Outre l'abeille domestique, d'autres abeilles généralistes mais de moeurs solitaires, comme Colletes succinctus, butinent aussi les fleurs du lierre en complément d'autres plantes pollinifères (asters, bruyères...). En revanche, la petite abeille solitaire Colletes hederae dépend exclusivement du lierre.
Jérôme Jullien
Une floraison discrète Les petites fleurs régulières, regroupées en ombelles sphériques denses, libèrent pollen et nectar en abondance. JÉRÔME JULLIEN
Une nourriture automnale Abeilles mais aussi bourdons, syrphes (notre photo) et divers papillons profitent de cette nourriture automnale. JÉRÔME JULLIEN
Grimpante hétérophylle Les tiges stériles avec des feuilles à trois (notre photo) ou cinq lobes diffèrent des tiges fertiles aux feuilles entières. JÉRÔME JULLIEN
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