Le CPA vise à mettre en place une économie circulaire du plastique

Historique : remplacer avantageusement le verre

En 1958, le CPA est né d'un constat simple : par ses propriétés physiques, sa réaction à la lumière, aux températures, aux intempéries ou à la circulation de l'air, le plastique peut remplacer avantageusement le verre et permettre aux agriculteurs d'accroître leur productivité. En effet, pour les scientifiques, ingénieurs agronomes ou pétrochimistes, et les industriels qui travaillent ensemble au sein de cette structure naissante, le plastique accélère, amplifie et prolonge significativement les effets de la nature sur la croissance végétale, en particulier dans les cultures sous serre. Son utilisation semble également plus souple, moins onéreuse et potentiellement plus large que le verre, au-delà même des cultures sous abri. Elle permet enfin de cibler et de contrôler plus précisément les quantités d'eau, intrants, pesticides, herbicides, engrais ou phytosanitaires, réellement nécessaires aux cultures.

Accompagner la mutation d'après-guerre

Pour l'agriculture de l'immédiat après-guerre, qui entamait alors sa mutation intensive avec le remembrement et la mécanisation radicale de la production, les caractéristiques opérationnelles du plastique ont révélé évidemment un matériau intéressant. D'autant plus que, depuis l'époque des pionniers, les applications proposées aux agriculteurs n'ont cessé de s'améliorer et de se diversifier. Dans l'élevage, par exemple, les films permettent une meilleure conservation des fourrages et sont très utilisés dans l'ensilage et l'enrubannage. Les cultures végétales, maraîchères, horticoles ou arboricoles se servent de bâches, de films et de divers filets pour la couverture des serres, les tunnels, le paillage ou l'irrigation. La poterie et les cagettes sont aussi très répandues.

Filière : promouvoir les produits, puis gérer les déchets

À mesure que leurs produits gagnaient en performance, en fiabilité et en visibilité, les industriels de la plasticulture ont étoffé la mission qu'ils avaient confiée au CPA. Initialement enracinée dans l'expertise, la recherche et le développement, celle-ci s'est peu à peu orientée vers la promotion et la diffusion des plastiques agricoles. Pourtant, avec le développement de leur utilisation et leur constante adaptation aux besoins spécifiques des différents secteurs de l'agriculture, la gestion des plastiques agricoles usagés (PAU) est vite devenue une véritable contrainte pour les exploitants qui n'étaient pas en mesure de l'organiser de manière optimisée alors que l'exigence environnementalese faisait de plus en plus pressante.

De véritables filières de récupération

Le CPA a très vite pris conscience de ce problème. Pour le régler et lever un frein éventuel à l'utilisation des plastiques agricoles, ses membres ont constamment travaillé sur l'éco-conception de leurs produits et se sont engagés dans la mise en place de véritables filières nationales de récupération. Devant le risque d'une réglementation contraignante le CPA a représenté les industriels dans le dialogue qui s'est installé entre les pouvoirs publics, ADIVALOR et les distributeurs de l'agrofourniture. Par la suite, le CPA a progressivement lancé les filières volontaires de collecte 100 % APE (pour agriculture, plastique et environnement) des films, ficelles, filets (balles rondes et paragrêle), qui vont peu à peu libérer les exploitants agricoles d'une réelle pression.

L'avenir : répondre aux défis de la démographie et de l'urbanisme

Avec la promotion des plastiques agricoles, la gestion de ces filières constitue aujourd'hui la mission majeure du CPA. Elle est d'autant plus essentielle que l'agriculture moderne est confrontée à de nombreux défis, tous aussi pressants qu'irréversibles. Elle doit déjà répondre avec efficacité à des questions d'ordre démographique et se préparer aux conséquences encore floues et mal maîtrisées du changement climatique. Elle doit aussi s'adapter à l'expansion régulière des zones urbaines qui provoque une réduction significative des surfaces cultivables ; un phénomène accentué par la demande énergétique qui absorbe une part conséquente des productions végétales. Enfin, sur le plan économique, l'agriculture doit encore compter avec la volatilité des prix, la spéculation grandissante au sein des marchés et une concurrence de plus en plus débridée.

Devant de tels impératifs, les agriculteurs cherchent en permanence à produire davantage et mieux, à moindre coût économique et environnemental. Aussi, beaucoup d'entre eux adoptent-ils une logique d'« agriculture écologiquement intensive », dans laquelle les plastiques agricoles sont des alliés incontournables. À la condition toutefois qu'ils soient correctement utilisés, collectés et recyclés...

Vers une économie plus circulaire

La mission du CPA est d'accompagner les professionnels dans cette transition écologique. D'abord en assurant la promotion des bonnes pratiques ; puis en garantissant la pérennité du service de récupération, notamment pour les PAU les plus souillés et les plus onéreux à traiter ; en valorisant enfin l'engagement environnemental des distributeurs et des utilisateurs de plastiques agricoles. C'est l'objectif de la charte 100 % APE dont le CPA prépare la publication pour le courant de l'année. C'est aussi, plus largement, le moyen pour les fabricants de plastiques agricoles de contribuer concrètement au développement de l'économie circulaire, en procurant aux recycleurs des volumes de PAU plus conséquents et de meilleure qualité. Les polymères qui composent les plastiques agricoles usagés sont une ressource trop haut de gamme pour être gâchés.

Propos recueillis par Pascal Fayolle